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[Fantasia 2017] Punk Fu Zombie: quand l’exploitation nous fait oublier qu’on est exploité

Note des lecteurs12 Notes
3.5
Note Horreur Québec

Dans un Québec futuriste, alors qu’une épidémie de zombies fait rage, le fils d’un politicien véreux devient une sorte d’élu mythique. Il devra traverser plusieurs périples lors de sa quête farfelue.

Il devient très difficile pour tout critique, fasciné par l’horreur sous toutes ses formes, d’évaluer ce genre de production avec les critères qu’il utiliserait pour annoter un film doté d’un budget de 5 millions de dollars ou plus, par exemple. Punk Fu Zombie a coûté un peu plus de 5 000 billets. Le travail d’un critique est de prendre une œuvre, de l’évaluer pour ses qualités filmiques et de regarder l’importance qu’elle peut avoir dans un cercle de productions de même type et pareillement calibré.

Il serait facile pour toute personne de relever des faiblesses à tous films d’exploitation, de s’amuser à les comparer aux chefs d’œuvres du septième art et élaborer leur gratuité de toute sorte. Les défauts de Punk Fu Zombie sont souvent délibérés ou sont le miroir d’un manque de budget. Quand on visionne le film, on se demande néanmoins comment a-t-on pu réussir à faire autant avec si peu de moyens.

punkfu

Il faut savoir ce que l’on va regarder pour éprouver du plaisir, face à ce film. Cette grosse blague à petit budget devient presque, à sa manière, une étude des codes du cinéma d’exploitation. Voilà un aspect du film qui s’avère particulièrement intéressant. Si Behind The Mask: The Rise of Leslie Vernon nous proposait une thèse sur le slasher, c’est un peu ce que fait Punk Fu Zombie face au film d’exploitation. À travers un flot de débilités volontaires, ce dernier pourrait presque être utilisé comme outil pour comprendre l’un des genres les plus rentables du cinéma. Il ne s’agit absolument pas d’un film artistique qui propose une cinématographie absolue, un montage à la Tarantino, un scénario de la classe de Woody Allen ou un jeu d’acteur à la Meryl Streep.

Pourtant, le long-métrage de Gabriel Claveau est un délire excessivement divertissant pour quiconque accepte de jouer le jeu. Si certains éléments de l’histoire auraient pu être mieux expliqués, le scénario fait constamment appel à notre mémoire générique de Québécois et a l’audace de se moquer de tous les différents pôles politiques possibles. Le film est aussi rempli de traditions et même de folklore de chez nous. On y retrouve, par ailleurs, une série d’hommages aux années 1980, notamment un robot, qui ressemble à une version sur l’acide de Johnny-5, célèbre machine du film Short Circuit. Plusieurs scènes gores et moments trash sont désopilantes. Les acteurs ne peuvent pas surjouer davantage, mais c’est leur mandat.

Par rapport à d’autres films du même calibre donc, Punk Fu Zombie est tout à fait louable. Ce qu’on a réussi à produire avec un budget aussi dérisoire démontre une persévérance et un talent incontestable. S’agit-il d’une œuvre marquante dans l’histoire du cinéma? Aucunement. Le film pourrait aisément tenir tête à plusieurs Troma, en revanche, même si c’est un peu réducteur pour le film de Claveau.

Lisez notre entrevue avec le cinéaste Gabriel Claveau.

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