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[Critique] «It» (2017): 27 ans plus tard…

Note des lecteurs5 Notes
Points forts
Points faibles
4.5
Note Horreur Québec

«I’m every nightmare you’ve ever had. I am your worst dream come true! I am everything you ever were afraid of!» Pennywise, The Dancing Clown.

S’il y a un roman de Stephen King qui a marqué les imaginaires, c’est bien It (Ça, en version française), publié en 1986 et vingt-deuxième en titre. Long chef-d’œuvre d’horreur de plus de mille pages narrant les aventures de six garçons et une fille, le récit se déroule sur deux époques distinctes mais reliées par It, créature polymorphe qui revient tous les 27 ans et prend la forme de vos peurs les plus vives, tantôt clown, loup-garou, araignée géante ou flot de sang. Parce que la peur rend les enfants encore plus savoureux…

Tout débute quand Georgie, petit frère du chef de leur bande appelée le Loser’s Club, disparaît par un soir d’orage. Il n’aurait jamais dû tendre la main dans cette bouche d’égout, à la recherche de son petit bateau de papier…

it posterVéritable hommage à l’amitié et l’enfance, cette terrifiante mais magnifique histoire du maître de l’horreur a été transposée au petit écran quatre ans après sa parution, avec l’excellent Tim Curry (The Rocky Horror Picture Show) dans le rôle du clown aux yeux jaunes injectés de sang. Le reste du téléfilm s’oubliait facilement, avec des effets spéciaux bancals et une réalisation sans âme, plutôt série B.

Vingt sept ans plus tard (oui oui!), voici que viennent nous revisiter sur grand écran, Pennywise The Dancing Clown et les courageux membres du Loser’s Club. Et cette fois, « ça » marche!

Reprenant au bond un projet longtemps sur la glace qui devait originellement être mené par le réalisateur Cary Fukunaga (True Detective), Andy Muschietti (Mama, 2013) scinde ici les deux époques de l’histoire en un dyptique cinématographique: on se concentre donc uniquement sur l’enfance des protagonistes, transposée en 1988 au lieu du 1957 de l’histoire originale, teintant l’ensemble d’une vibe vintage qui plaira aux fans de Stranger Things, lequel était un hommage avoué à plusieurs romans du King et en particulier It, avec son groupe d’amis inséparables, son monstre et son monde souterrain. Ajoutez à cela la présence de Finn Wolfhard, de la distribution de la populaire série Netflix, qui interprète ici un Richie Tozier parfait, souvent hilarant.

Loin de la suite de scènes anxiogènes à laquelle plusieurs films récents nous ont habitués, It alterne tension, drame et humour. Véritable leçon d’efficacité et de dosage, le film a beaucoup de sang, mais surtout beaucoup d’âme; on croit totalement à cette bande de gosses tous amoureux de la belle Beverly Marsh, superbement interprétée par Sophia Lillis (The Garden, 37). La scène de la baignade en sous-vêtements blancs est particulièrement touchante et rappelle Stand By Me, autre adaptation très réussie de King. Plusieurs libertés ont été prises quant au matériel de base, mais celles-ci respectent l’œuvre d’origine sans la dénaturer, allégeant même le récit — exit les cérémonies chamaniques induites par la fumée, la singulière scène de baise entre enfants, la tortue géante qui a créé le monde, etc.

En plus d’une trame sonore originale de Benjamin Wallfisch super efficace, les chansons 80’s, bien choisies, rythment l’ensemble — on a même droit à The Cure! Impeccables sur toute la ligne, les effets spéciaux conçus par la Montréalaise FX rendent Pennywise horrifiant à chaque apparition, qu’il soit femme lépreuse, momie sans tête ou amas de poils sortis de l’évier. Bill Sarksgard (Hemlock Grove, Atomic Blonde) nous fait presque oublier Tim Curry dans la peau — blanche — du clown, acteur avec lequel il partage d’ailleurs un léger strabisme divergent qui rend son regard encore plus inquiétant.

On sort du visionnement avec l’envie de revoir le film et d’attendre sa suite. Entre temps, relisons le livre et tenons-nous loin des bouches d’égout!

Horreur Québec
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