La mémoire du lac, de Joël Champetier
La mémoire du lac, de Joël Champetier

La mémoire du lac, de Joël Champetier

Note des lecteurs15 Notes
8.2
Points positifs
Narration exceptionnelle
Des intrigues bien ficellés
Points négatifs
Livre déprimant
La conclusion
7.5

Il y a quelques mois, je décidais de relire certains romans qui avaient marqué mon adolescence et je me fis une petite liste des bouquins que je souhaitais redécouvrir. L’un d’entre eux étaient La mémoire du Lac, de Joël Champetier, parut aux Éditions Québec/Amérique en 1994. Romancier et nouvelliste de talent, l’écrivain Joël Champetier (1957-2015) est aujourd’hui considéré comme une icône de l’horreur et de la littérature fantastique du Québec, avec raison. La mémoire du Lac, qui fut plus tard réédité chez les Éditions Alire, est l’une de ses oeuvres phares. En 1995, ce roman remporta d’ailleurs les prix Aurora (meilleur livre) et Jacques-Brossard. Ce n’est cependant pas cela qui m’incita, il y a vingt années passées, à me plonger dans son univers, mais bien la mention « Horreur » qui se trouvait sur la couverture.

 

Pour ceux que cela intéresse, voici la quatrième de couverture:

Ville-Marie, petite ville sur les bords du lac Témiscamingue. Parmi la population, Daniel Verrier, que tous connaissent parce qu’il vient de perdre ses deux enfants en bas âge, morts par noyade.

Miné par le remords – il est en partie responsable de la mort de ses enfants –, délaissé par sa femme et aux prises avec de graves problèmes psychologiques, dont le moindre n’est pas une amnésie partielle, Verrier sombre lentement dans la folie.

Mais est-ce bien la folie ou s’agit-il… d’autre chose ? Pourquoi le demeuré de la ville, Éric « la Poche » Massicotte, le poursuit-il sans relâche de son message sibyllin : Daniel, le lac attend ? Et quel rapport y a-t-il entre ses malheurs et le charnier découvert dans les caves du manoir Bowman, où d’étranges rites amérindiens semblent avoir été utilisés ?

Les réponses sont peut-être enfouies dans la mémoire déficiente de Verrier… ou au plus profond du lac Témiscamingue !

 

Je lis rarement les quatrièmes de couverture et c’est pour le mieux dans ce cas-ci. Même si ce résumé est bien véridique, elle n’y rend pas hommage du tout.

La mémoire du lac tourne essentiellement autour de la vie de Daniel Verrier; un homme brisé suite à la mort accidentelle de ses enfants, précédant de peu le départ de sa femme. Le protagoniste n’a rien du héros populaire; c’est un homme comme les autres, qui n’est pas particulièrement attachant et avec une situation amoureuse désagréable. Il s’engueule constamment avec sa femme, et après leur séparation, sombre dans l’alcoolisme. C’est donc dans cette ambiance triste et déprimante que prend racine une histoire étonnante dans laquelle se mélange fantastique, légendes amérindiennes et sorcellerie. Tout ce déroule dans la petite municipalité de Ville-Marie, au bord du lac Témiscamingue.

Habilement écrite, l’histoire devient rapidement intrigante et le lecteur commence à dévorer ce bouquin sans même voir le temps passer. On se questionne à savoir si le protagoniste sombre dans la folie ou si quelque chose d’encore plus terrible le guette. Ce dernier, malgré ses sauts d’humeur et son jugement douteux, devient quand même plutôt attachant et parvient à garder l’intérêt du lecteur.

Le texte est étonnement bien écrit et nous guide d’une main de maître à travers une horrible escalade dans laquelle se mélange violence, épouvante et fantastique. Le scénario, efficace et bien ficelé, fonctionne à merveille mais alors qu’on entrevoit les dernières pages du bouquins l’auteur a fait soudainement preuve d’une certaine retenue et la conclusion, bien que surprenante, manque de saveur.

Pour ma part, j’aurais apprécié une petite touche supplémentaire d’horreur et de fantastique. J’ai trouvé cela un peu décevant, mais pas au point de regretter ma lecture et de ne pas reconnaître tout le talent que contient ce bouquin. Je recommande d’ailleurs vivement ce roman à tout le monde, sauf peut-être les dépressifs et les ex-pompiers volontaires alcooliques.

 

Horreur Québec
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