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[SPASM 2017] Les Détraqués: des fous pour le moins inoffensifs

La soirée Les Détraqués du festival SPASM est une vitrine pour les courts-métrages dérangeants et qui mettent en scène les personnages les plus tordus. Malgré une plus grande sélection de films comparativement à l’édition précédente, la qualité était loin d’être au rendez-vous. Malheureusement, le festival est à la merci de ce qui se fait durant l’année et n’est pas garant du succès des films présentés: dans ce cas-ci, il manquait de mordant et de moments désaxés. On aurait voulu être plus souvent sorti de notre zone de confort. Tout n’est quand même quand pas noir dans cette soirée. Quelques idées intéressantes et originales parviennent à se frayer un chemin. Il y a de la lumière au bout du tunnel!


Une bonne mauvaise idée de Manuel Lessard (Québec, 2017, 10 min.)

À la suite d’un braquage d’un fourgon d’hélium, Rob tente par tous les moyens d’avertir ses comparses qu’ils ont été dénoncés. Malheureusement, son anniversaire viendra lui enlever toute crédibilité. Ce film est l’exemple parfait du manque de folie dans cette soirée. L’oeuvre de Lessard fait sourire, mais devient rapidement oubliée. Se voulant plus comique que dérangeante, on assiste finalement à une grosse farce burlesque. Peut-être qu’inséré dans une autre thématique, Une bonne mauvaise idée aurait mieux passé.

une bonne mauvaise idée

Nos dimanches de Sébastien Delporte (Québec, 2017, 2 min.)

Partager son lit avec l’être aimé peut prendre parfois des tournures inattendues. Cette histoire d’amour au quotidien est remplie de bonnes intentions, mais devient vite prévisible. Le jeu est bon, c’est bien réalisé. On ne peut pas lui reprocher grand chose, si ce n’est son manque d’innovation. Dommage!

nos dimanches

Renégat de Stéphane Youssouf (France, 2017, 6 min.)

Un couple se voit poursuivi par des gangsters. Au même moment, un sans-abri est en quête de feu pour allumer sa cigarette. Leurs destins entreront en collision. Privilégiant des images sombres, on a l’impression d’assister à un spectacle de clichés et devient lui aussi vite prévisible. L’action y est violente et brutale. Difficile également de s’attacher ou de s’identifier aux personnages tellement ils ont peu de substance. Si le festival nous appris une chose, c’est qu’il n’est pas nécessaire d’avoir beaucoup de temps pour raconter une histoire; il suffit simplement qu’elle soit bonne!

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3:36 de Jean-Phillipe Ferré (France, 2016, 13 min.)

Une jeune femme se cache dans une salle de bain. Elle perd peu à peu la raison en voulant oublier certains souvenirs. Cette dernière ne fait maintenant plus la distinction entre le réel et le cauchemard. Présenté en grande première québécoise, 3:36 est certainement le court-métrage le plus angoissant de la soirée. Techniquement réussi, il parvient à installer un suspense terriblement efficace. On aurait préféré une finale plus coup de poing, mais le réalisateur a plus opté pour une conclusion plus métaphorique, tout de même satisfaisante.

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Ordalie de Sasha Barbin (France, 2017, 15 min.)

La sonnette de l’appartement de Karl retentit. C’est Jean, un assassin professionnel, qui est venu pour le tuer. Cette mise en situation donne lieu à des échanges particulièrement drôles et savoureux qui utilisent efficacement l’humour noir. La chimie entre les deux acteurs et leur talent sont indéniables. Se déroulant principalement dans une même pièce, ils parviennent à nous faire croire à cette histoire rocambolesque. Pas du même calibre au niveau des dialogues que Ruby Plein de Marde de Jean-Guillaume Bastien, mais tout de même fort réussi!

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Iron Spyder de Chris Mitchell & Yoav Lester (Australie, 2017, 11 min)

Présenté en première canadienne, Mitchell et Lester nous proposent un court-métrage mélangeant la fiction et le documentaire sur l’univers de la lutte. À l’aide d’une magnifique direction artistique, le spectateur est témoin d’un jeune maigrichon qui, une fois revêtu de son costume, devient un tout autre personnage. L’auditoire se laisse facilement envoûter dans ce film étonnamment rempli d’émotions et d’une grande humanité. Les deux réalisateurs ont su, avec intelligence, redonner à la lutte ses lettres de noblesse. Faut le faire!

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Mayday de Sébastien Vanicek (France, 2015, 12 min.)

Michel, victime de violents fantasmes hallucinatoires, est à l’aube une mort imminente lors d’un vol d’avion vers les États-Unis. Véritable trip d’acide, le court-métrage se retrouve à la frontière entre l’horreur et la grosse farce de mauvais de goût. Bourrée de clichés, tels que l’homme qui veut absolument voir la généreuse poitrine de la femme morte, la réalisation de Vanicek laisse un goût plutôt amer en bouche. La caméra nerveuse n’aidant pas à la cause nous prive d’une partie de ce qui se passe à l’écran. Dommage! Vanicek aurait bien fait d’envoyer un appel de détresse pour que l’on puisse sauver son film.

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