we are the flesh

[Critique] We Are the Flesh: déviances mexicaines

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3.5
Note Horreur Québec

L’ovni mexicain — une coproduction entre le Mexique et la France en fait— We Are the Flesh débarquait la semaine dernière en exclusivité sur Shudder Canada; une exclusivité en ligne uniquement étant donné que le film est disponible en Blu-ray depuis février déjà sous l’étiquette Arrow Video. Ce premier long-métrage d’Emiliano Rocha Minter, récipiendaire du Prix Séquences lors de la dernière édition du Festival Fantasia, n’est décidément pas pour tout le monde.

Dans un Mexique post-apocalyptique, deux vagabonds tombent sur un homme étrange et dysfonctionnel lors de l’exploration d’un édifice désaffecté. S’ils veulent pouvoir profiter du refuge et de la nourriture de l’homme, les deux jeunes adultes devront suivre à la lettre ses indications. Le groupe débute alors la construction d’une immense structure complexe en carton alors qu’ils expérimentent parallèlement une sexualité déviante.

we are the flesh posterWe Are the Flesh est définitivement un de ces « films d’art » qui ne pourra pas convenir à tous. Il s’agit ici davantage de thèmes explorés, d’ambiances, de formes et de couleurs étudiées, plutôt que d’un récit linéaire et bien défini, comme ceux auxquels Hollywood nous aura habitués.

Mais si vous être d’attaque pour être un brin déstabilisé, le film est peut-être pour vous. D’abord les visuels splendides et les décors que les comédiens créent nous transporte éventuellement dans un monde complètement surréaliste où tout peut arriver. La réalisation, quant à elle, s’avère extrêmement inventive grâce à son montage rythmé et ses bruitages aliénants. Et attendez de voir le jeu de l’acteur Noé Hernández dans son rôle de l’homme désaxé. Rarement on aura pu voir une performance aussi inquiétante!

La caméra filme les sexes et la sexualité sans aucune retenue — les organes génitaux des deux jeunes deviennent pratiquement des personnages à un instant —, faisant de l’oeuvre l’un des trois films classés au même niveau que la pornographie au Mexique, en compagnie de Hostel de Eli Roth (?) et Love de Gaspar Noé. Si la finale peut laisser indifférent, on reste tout de même forcé d’admettre que We Are the Flesh une oeuvre disjonctée à part.

Horreur Québec