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13 films d’horreur à (re)découvrir: 7 – Dark Waters (1993)

À l’invitation d’une amie, Elizabeth (Louise Salter) choisit de rendre visite à un couvent situé sur l’île où elle est née. Elle y découvre que son amie a mystérieusement disparu et que les religieuses semblent y tenir d’étranges rituels. Il y a anguille sous roche. Et pourquoi diable est-ce que son père défunt finançait ce monastère? 

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Dark Waters est le premier long métrage réalisé par le cinéaste italien Mariano Baino qui s’est plutôt consacré au court métrage. Ce film serait parmi les premiers films occidentaux à avoir été tournés en Ukraine après la chute de l’Union soviétique et le contexte sociopolitique du moment aurait quelque peu chamboulé le tournage.

Pourquoi on l’aime

En se donnant comme mission (quelque peu masochiste, avouons-le) de visionner tous — ok, presque tous — les films d’horreur de série B dans l’existence, il y a toujours un peu de surprise quand les premières images d’un film méconnu sont vraiment belles. Hum? Est-ce que cette fois, on aurait droit à quelque chose de potable? 

Quelle joie de ne pas saigner des yeux en regardant les images d’Alex Howe! Les images sont stables, offrent de belles compositions et exploitent les magnifiques paysages de la Crimée où a eu lieu le tournage. Le travail de photographie est riche et la lumière participe à l’ambiance de suspense surnaturel (wouhou, on voit enfin quelque chose dans des catacombes!). 

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Et que dire de la direction artistique d’Ivan Pulenko. Car, c’est bien beau d’avoir un cadreur compétent, si on filme des décors en carton, ça brise un peu le charme. Sans oublier les peintures à la fois belles et angoissantes qui recouvrent les murs de la cave. Accompagnées de la musique d’Igor Clark, cette murale cauchemardesque laisse présager le pire pour Elizabeth et les religieuses. On y croit!

Puisque l’action se déroule dans un couvent et, donc, que le récit met surtout en scène des femmes, il était possible de craindre une sursexualisation des personnages. Selon la nature de la production, chaque péripétie aurait pu dérailler dans la «nunsploitation». Mariano Baino préfère toutefois l’atmosphère à la nudité gratuite. Bon, il faut noter que plusieurs des nonnes servent surtout à créer de la peur et de l’incertitude: verres de contact blancs (apparemment, très populaires dans cette liste), conversations dans un langage incompréhensible, agissements louches. On sent l’influence de Lovecraft, mais assez loin pour que Dark Waters tienne sur ses propres jambes. 

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Soulignons enfin l’usage efficace des patrons sonores, comme cette comptine pour enfant, c’est le genre de truc qui fait l’effet d’ongles sur un tableau noir, mais par on ne sait quelle sorcellerie, Baino s’en sert pour nous graver tout ça dans le subconscient. 

Rapidement, on comprend que quelque chose cloche sur cette île, mais l’ambiance de suspense et d’horreur se construit lentement. Morceau par morceau, chacune des pièces du casse-tête s’accumule — à peu près clairement — avant que tout ne déboule. Ça saigne, mais c’est beau!

Ouf.

Citation préférée: «You’re afraid of this? You’re afraid of yourself.»


Lisez les autres textes de la chronique invitée 13 films d’horreur à (re)découvrir.

Tous les jours du 19 au 31 octobre, Bruno Massé et Catherine Lemieux Lefebvre dévoilent un top 13 des meilleurs films d’horreur méconnus à découvrir, ou à redécouvrir! Lisez la démarche.

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