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[Cargo]: The Room dans une caisse en métal

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Le domaine du cinéma d’horreur est une véritable pépinière de films tellement ratés qu’ils en deviennent appréciables par décalage surréaliste. On pense forcément aux classiques comme Troll 2  ou Birdemic et on pourrait facilement en citer un très grand nombre de plus. À l’inverse de films comme Sharknado qui se complaisent dans une médiocrité assumée, il transpire chez eux une volonté évidente de vouloir créer des frissons. Toutefois, celle-ci se vautre ridiculement à l’étape de la mise en image. En résulte, habituellement, le rire teinté de pitié du spectateur qui finira par apprécier un bon moment de divertissement improbable. [Cargo] de James Dylan fait définitivement partie de ce genre de cinéma.

Pourtant, le film se présentait avec un certain mérite. Il semblait cacher son manque de budget par un concept de huis clos avec un seul personnage joué par un acteur d’expérience. De plus, la musique avait été produite par Thorsten Quaeschning de Tangerine Dream. En fait, on était en droit d’au moins s’attendre à un petit film honnête avec de bons dialogues.

Se réveillant seul dans une large caisse de métal avec rien d'autre qu'un téléphone, Anthony Peterson (Ron Thompson, American Pop) doit trouver, en 24 heures, une rançon de 10 millions de dollars pour se libérer lui et sa femme captive entre les mains des ravisseurs.
Cargo affiche film

Malgré un postulat de départ intrigant qui laisse planer une ambiance anxiogène et claustrophobe, ce premier long-métrage est un écrasement d’avion total sur presque tous les aspects. Le premier qui saute aux yeux est le jeu incroyablement théâtral du seul acteur. Par moment, ses réactions frôlent le Tommy Wiseau tellement il devient intense sans aucune raison. La scène d’introduction donne le ton. On le voit se ruer sur les murs en hurlant et en décrivant ses actions à haute voix dans une scène qui rappelle le meilleur de The Room. Dès les premières minutes, le film en devient jouissif. Cette intensité est également servie par des dialogues visiblement très (peu) travaillés. Sur cet aspect, la palme revient au terme «Trophy-Wife» qui, dans l’univers du film, est un concept de la vie de tous les jours qu’on répète sans arrêt au moins une fois par conversation.

Cela dit, le point le plus remarquable reste les effets visuels et sonores. Comment ne pas en parler? L’une des trouvailles les plus appréciables du film consiste à avoir fait de la caisse de métal une surface électrisable. Cette décision génialement improbable permet une des mises en scène d’électrocution les plus drôles de l’histoire du 7e art. À grands coups de shaky cam et de stroboscopes, Thompson se roule par terre en convulsant dans un flou visuel particulièrement mal-rendu. Ajoutons à cela le téléphone qui capte beaucoup trop bien les sons cartoonesques et libres de droits réutilisés à toutes les cinq minutes et on a un combo de mauvais goût absolument hilarant.

Mention finale au personnage de Tom, le collaborateur en affaire de Peterson. Nous n’en dévoilerons pas trop sur ce personnage, mais il s’agit clairement du meilleur élément du film. Tout ce qui le touche est tellement surréaliste et exagéré qu’il devient, bien que n’étant qu’une voix à l’autre bout du film, ce que l’on retient le plus du métrage. Wow!

Bref, à regarder si vous êtes en quête d’une petite pépite moderne qui se prend beaucoup trop au sérieux dans vos soirées d’horreur second degré. Pour une expérience optimale, prenez une gorgée à chaque fois que le personnage de Ron Thompson dit «pleaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaase».

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