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Josh Ruben est Bruce Ernst - A Wounded Fawn Crédit: Peter Mamontoff/Shudder

[Critique] A Wounded Fawn: la vengeance est un plat grec qui se mange saignant

Travis Stevens, qui nous a offert Girl on the Third Floor et Jakob’s Wife en guise de premiers longs-métrages, est de retour avec A Wounded Fawn, une fable qui mêle mythologie grecque et surréalisme, en exclusivité en décembre chez Shudder. Ce troisième film est également le plus intéressant de la filmographie du cinéaste américain jusqu’à maintenant.

On y suit Bruce (Josh Ruben, Scare MeWerewolves Within), passionné par l'art grec... et les jolies femmes, qu'une force étrange lui commande d'assassiner. Son chemin croisera celui de la conservatrice de musée, Meredith (Sarah Lind, Jakob’s Wife), et leur escapade au chalet se transformera en idylle violente où l'univers de Bruce sera remis en question.
A Wounded Fawn affiche film

C’est à l’aide de cette statue prisée, inspirée par les Érinnyes, trois divinités vengeresses, placée au centre du scénario, qu’A Wounded Fawn installe ses propres mythes pour contrecarrer les plans d’un redoutable tueur en série. Minimaliste et expérimentale dans son approche, l’entreprise, qu’on devine au budget modeste, se démarque principalement grâce à la créativité de sa réalisation.

C’est à travers les yeux de sa potentielle prochaine victime que le premier chapitre observe l’homme. Ruben, qu’on a surtout connu dernièrement dans des productions horrifiques comiques, campe l’assassin de manière très convaincante grâce à ses emportements et moments d’absence bien calculés. Sa co-vedette, Sarah Lind, est d’ailleurs toute aussi pertinente.

Cette première moitié opère comme un thriller criminel plus traditionnel, à la différence que le traitement de l’image et des effets spéciaux s’inspire ici de l’époque de l’époque Video Nasties pour un résultat résolument lo fi assez plaisant visuellement. La production propose également une poignée de moments horrifiants qui, à défaut de ne pas atteindre la cible à tout coup, s’avère très originale.

Un clash survient pour le deuxième chapitre qui, avec ses décors de chalet dans les bois, ses éclairages rétro et ses excès surréalistes, rappelle inévitablement la saga The Evil Dead, particulièrement sa suite — notre antagoniste ne s’appelle pas Bruce pour rien. Le gore atteint un niveau plus élevé tandis que l’union entre le film d’auteur et le côté plus camp de la série B, un amalgame qui en temps normal devrait faire sourciller, est plutôt bien réussi.

A Wounded Fawn est ce genre d’expérimentation libre et rafraichissante qu’on aimerait retrouver davantage sur les tablettes virtuelles de nos plateformes.

Note des lecteurs0 Note
Points forts
Le mariage entre arthouse et série B
La réalisation inventive de Stevens
La proposition de Josh Ruben
Points faibles
Un ou deux jump scares qui ne lèvent pas
La relation entre Bruce et Meredith qu'on aurait pu davantage approfondir
3.5
Note Horreur Québec
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