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[Critique] « Arcadian » : une apocalypse (trop) tranquille

Depuis quelques années, on assiste à une réelle renaissance de Nicolas Cage avec des films comme l’excellent Mandy de Panos Cosmatos et le surprenant Dream Scenario de Kristoffer Borgli. L’acteur nous fait oublier les décennies de films de série B médiocres qu’il nous a fait endurer pour payer ses dettes. Maintenant qu’il peut enfin choisir ses projets, chaque film mettant en vedette Nic Cage est un potentiel chef-d’œuvre. Lorsqu’on l’annonce dans un rôle de papa devant élever ses deux fils adolescents après la fin du monde, on se dit donc qu’il y aura sûrement quelque chose à raconter…

Quinze ans après un événement apocalyptique ayant donné naissance à d'horribles monstres nocturnes, un homme et ses deux fils adolescents tentent de survivre dans une petite ferme au milieu de nulle part. Lorsque l'un des fils ne revient pas au coucher du soleil, son père brave les dangers de la nuit pour le retrouver, laissant son autre enfant seul pour défendre la ferme.
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Arcadian prend donc la forme d’un récit initiatique, dans lequel deux adolescents (Jaeden Martell et Maxwell Jenkins) devront, par la force des choses, et surtout des monstres qui mènent un siège à leur maison toutes les nuits, sortir de leur enfance pour devenir des hommes et faire face à un avenir plus sombre que jamais. C’est donc sur ce duo que le film porte son attention, laissant papa Cage en arrière-plan après une chute brutale le laissant dans le coma. Assez dommage, car il était vraiment le seul membre de la distribution avec assez de charisme pour porter le projet sur ses épaules. Sans vouloir attaquer le jeu des plus jeunes acteurs, ils n’ont définitivement pas le magnétisme nécessaire pour élever le film au-dessus de la masse des sorties du même genre.

La mise en scène de Benjamin Brewer, dont c’est le troisième long métrage, est assez viscérale lors des attaques de monstres. Il utilise la caméra à l’épaule pour la totalité du film et, bien qu’elle donne la tremblote à l’image et que de ce fait, il nous soit parfois difficile de bien comprendre ce qui s’y passe, l’effet procure une nervosité imprévisible au film qui parvient à nous immerger dans l’action des scènes horrifiques de manière plutôt efficace. Brewer échoue par contre tristement lorsqu’il veut simplement développer ses personnages et l’univers dans lequel ils évoluent. Ces moments, qui occupent la quasi-moitié du film, sont d’une mollesse rare. Tout est trop lent, du montage aux dialogues, et on s’ennuie réellement.

Cet aspect n’est pas aidé par une écriture de personnage très peu inspirée, qui essaie de nous mettre dans la peau des garçons ne voulant que vivre leur adolescence dans un monde qui le leur interdit sans arrêt de par sa nature. Cela pourrait être très intéressant si le film ne refusait pas autant de donner un peu de personnalité à ces personnages. En dehors d’une romance sous-écrite avec une voisine, le film ne nous donne rien de consistant à nous mettre sous la dent quant à ses protagonistes.

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Pour faire la comparaison évidente, Arcadian s’inspire énormément du film A Quiet Place, autant dans ses thématiques que par son imagerie, et il serait très facile de s’arrêter à cela, mais le film de Benjamin Brewer a plus d’ambition qu’il n’y paraît, surtout dans le traitement de ses monstres. En termes de pur design, ceux-ci sont vraiment originaux et c’est lorsque le film révèle leur façon de tuer leurs proies que l’horreur survient. C’est non seulement très surprenant, mais aussi plutôt brutal. Même la façon dont ils se déplacent est particulièrement grotesque. Bref, les monstres sont sans équivoque le meilleur aspect d’Arcadian. Il est donc vraiment dommage que leurs premières apparitions à l’écran soient aussi décevantes, entre autres à cause des effets visuels d’une laideur sans nom, qui tuent tout investissement que le public pouvait avoir dans le récit.

Arcadian aurait très bien pu devenir un autre classique moderne du cinéma horrifique, mais il n’a pas les moyens de ses ambitions. Quelques réécritures auraient véritablement amélioré le produit final. On nous laisse malheureusement avec une œuvre sous-développée qui, bien qu’ayant certains des meilleurs monstres de cinéma qu’on a pu y voir récemment, se plante là où cela compte vraiment, dans son histoire, ses thématiques et ses personnages.

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