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[Critique] Castle Freak (2020): aussi oubliable que salement divertissant

Note des lecteurs3 Notes
2.5
Note Horreur Québec

Le réalisateur Stuart Gordon (1947-2020) a adapté plusieurs histoires d’H. P. Lovecraft durant sa diversifiée carrière cinématographique. Notamment, il nous a offert des classiques de l’horreur tel que Re-Animator et From Beyond, ainsi que d’autres films funs mais mineurs, comme Castle Freak. Sorti en 1995, ce dernier était une production Full Moon filmée en Italie, réunissant pour la 3e fois Gordon, son scénariste Dennis Paoli (qui adaptait la nouvelle The Outsider) ainsi que ses acteurs fétiches Jeffrey Combs et Barbara Crampton. C’est dans le rôle de productrice que l’actrice a repris du service dans cette étrange mouture 2020 de Castle Freak, co-produite par Fangoria, qui vient de débarquer sur Shudder et en VSD.

Castle Freak affiche filmMis à part son extravagante finale, on a repris l’essentiel de l’original: on y retrouve notamment des chicanes de couple, du tordu et du dépravé, une fille rendue aveugle par un accident, un fouet et des chaînes rouillées, un château hérité et ses pièces dérobées, de même qu’un repoussant freak rôdant dans ses murs, bien sûr. Cependant, cette refonte souffre de beaucoup trop de maux pour être qualifiée de réussie. En plus d’une réalisation bancale (deuxième long métrage de l’artiste des SFX Tate Steinsiek, ayant travaillé sur les franchises Puppet Master et Sharknado), d’un montage fade, d’une caméra nerveuse et instable et de dialogues minables, sa distribution est composée de beaux et jeunes acteurs inconnus, livrant des performances approximatives et amateurs entre deux séances de déshabillage, qu’on aurait dit sorties de Bleu Nuit. Oh oui, on s’ennuie de l’intensité du couple Crampton-Combs en maudit.

Mais pourquoi diantre voudriez-vous visionner ce navet? D’abord, pour ses fort réussis effets spéciaux en mode gore et son abondante nudité/sexualité (à la 75e minute, votre mâchoire risque de se décrocher!). Aussi, pour ses références au mythe de Cthulhu (le premier film était chiche à ce niveau), ses décors impressionnants (son château albanais est magnifique) et sa partition musicale par le grand Fabio Frizzi. Et surtout son freak, aussi efficace que dégueulasse, qui est un peu comme un croisement entre ce voyeur de Billy dans Black Christmas et du Roach de The People Under the Stairs.

Que dire de son insolite dernier acte (très différent de celui du film de 1995)? Son surprenant et prophétique retour en arrière rappelle plus le Barker période Lord of Illusions que le Rosemary’s Baby de Polanski. Étrangement, ce Castle Freak 2020 nous laisse un drôle d’arrière-goût de film d’horreur italien, quelque part entre le cinéma de Fulci et The Mother of Tears d’Argento (ouin). P.S. Sachez que Crampton fait aussi un caméo éclair (muet et non-crédité à la 91e minute). Et n’oubliez pas de visionner le générique: vous aurez droit à l’apparition d’un personnage familier de l’univers Gordon/Lovecraft. Divertissant par moment, bien qu’oublié instantanément.

CASTLE FREAK (2020) Official Trailer

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