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[Critique] Doctor Sleep: retour à l’hôtel Overlook

Note des lecteurs7 Notes
3
Note Horreur Québec

Un infirmier en soins palliatifs reçoit les appels au secours télépathiques d’une fillette médium, comme lui, qui doit fuir un clan de bohémiens démoniaques se nourrissant des fluides corporels d’individus dotés de voyances.

Que l’on soit fan ou non de Stanley Kubrick ou de Stephen King, il est presque impossible d’ignorer le fait que le roman The Shining, et le film qu’en a tiré Stanley Kubrick, ont tous les deux profité du succès de l’autre à travers les années. Proposer une suite des décennies plus tard était très risqué pour King qui, à défaut d’offrir un récit aussi captivant, a eu l’esprit d’y peindre le parcours d’un homme alcoolique et drogué luttant pour sa sobriété.

Doctor Sleep affiche filmPour nous raconter la suite des aventures de Dany Torrance, le scénariste et cinéaste Mike Flanagan (The Haunting of Hill House, Before I Wake) se confrontait à l’évidence de ne pouvoir surpasser ou même égaler le chef-d’oeuvre intarissable de Stanley Kubrick. La course était perdue d’avance puisque Kubrick fait partie des inégalables, et que le roman qu’il adaptait était aussi plus mineur. On peut dire qu’il a au moins eu le courage de l’admettre en soulignant la magnificence du film de l’oncle Stanley par une multitude d’emprunts.

Développant arbitrairement les addictions de Dany, omniprésentes dans le roman, et laissant moins de place au personnage de Rose the Hat, le résultat n’en reste pas moins amusant, à défaut d’être réellement viscéral. À force d’amuser les cinéphiles et lecteurs de King avec des easter eggs, Flanagan oublie d’en faire une oeuvre spécifique et d’y apposer sa signature.

S’ouvrant sur un superbe clin d’œil au Frankenstein de James Whales, le film tente de réconcilier les deux romans de King, la mini-série de Mick Garris et le long-métrage avec Jack Nicholson. C’est comme s’il avait tout mis dans un mélangeur et essayait de piger le meilleur de chacun pour plaire aux admirateurs des oeuvres respectives. S’il en résulte au départ un scénario assez fidèle au roman de King, le cinéaste s’éparpille totalement vers la fin pour proposer son propre remake du film original. Divertissant, certes, mais pour son Ready Player One, Steven Spielberg a réussi à mieux saisir l’essence du chef-d’oeuvre en 20 minutes que Flanagan pendant 2h32.

Le réalisateur délivre une réalisation fort acceptable, même si certains tics deviennent plus maniérés lorsqu’il calque Kubrick. C’est comme s’il voulait tellement que les fans reconnaissent certains passages qu’ils les soulignent grossièrement. Ewan McGregor (Moulin Rouge, Trainspotting) joue avec la conviction nécessaire un personnage torturé face à la jeune Kylieg Curran, qui ne s’en tire pas si mal en enfant-lumière. Offrant un magnétisme inquiétant, Rebecca Ferguson (les deux derniers Mission: Impossible) ajoute une sagacité stupéfiante à cette vampire psychopathe. Elle crève littéralement l’écran et livre une interprétation de première classe qui satirise amicalement Nicholson, tout en étant sexy et diabolique.

Au final, Doctor Sleep est un film présentable, mais sans réelle envergure. Un peu comme le roman dont il tire son histoire.

STEPHEN KING'S DOCTOR SLEEP - Official Teaser Trailer [HD]

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