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[Critique] «I Spit on Your Grave: Deja Vu»: le retour tardif de la justicière

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0.5

Rendue célèbre par son livre sur son agression survenue plusieurs décennies plus tôt, une septuagénaire et sa fille mannequin sont kidnappées par un groupe de sadiques. Il se trouve que ceux-ci veulent venger les anciens bourreaux de la victime, qu’elle avait exécutés par la suite.

Il nous aura fallu plus de 40 ans pour avoir une suite officielle au désormais classique I Spit on Your Grave. Le cinéaste Meir Zarchi est de retour, autant à la scénarisation qu’à la mise en scène pour proposer I Spit on Your Grave: Deja Vu, qui vient de paraître en vidéo sur demande. Et si le scénario du premier film ne levait déjà pas très haut, ce dernier est encore plus raté.

ispitLaborieuse était l’idée de nous dresser un énième récit inepte de vengeance, mais le comble de la prétention est de l’étendre sur près de 150 minutes, en nous rembourrant de conversations insipides, malhabilement débitées. À la manière du premier volet, une misogynie belliqueuse se camoufle sous les apparences du pouvoir au féminin. On se demande même si l’ascension du mouvement #MeToo n’est pas un peu responsable de la naissance de ce navet. Bien sûr, le cinéma d’exploitation n’a jamais fait dans la nuance, mais on lui pardonne ces messes noires quand il sait nous divertir.

Les personnages sont si stéréotypés qu’ils semblent sortis d’un mauvais Troma, encore que Troma a toujours assumé son statut sans se prendre au sérieux. L’interprétation est en tous points rudimentaire. Criant, grimaçant et gesticulant, les acteurs ne réussissent qu’à nous agacer.

Aucunement subtile, la réalisation est d’une pauvreté navrante. Incapable de diriger ses acteurs, Zarchi n’est pas même apte à élever la facture de son film aux produits télévisés. À mi-chemin entre le film amateur ou pornographique, on nous sert des images crades sans la moindre finesse. Plus hésitant à proposer des meurtres graphiques que des femmes ligotées, le côté subversif ne semble être présent que pour nourrir cette névrose collective de la suprématie du sexe masculin.

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