IT LIVES INSIDE Still 2 Mohana Krishnan

[Critique] It Lives Inside: la chasse aux démons est ouverte

Habitué des courts-métrages, le cinéaste Bishal Dutta faisait ses débuts avec son premier long, It Lives Inside (Il vit en nous), en mars dernier à SXSW. Le retour du public était relativement encourageant, alors que Bishal Dutta est reparti avec le prix du public Midnighters Audience Award. Dutta rejoint ainsi la nouvelle génération de réalisateurs qui font le saut dans l’horreur — ou plutôt l’elevated horror, pour reprendre les termes de Scream (2022). Est-ce que le film est à la hauteur de ses thématiques ambitieuses?

Hantée par le comportement étrange d'une camarade de classe, Samidha doit apprendre à faire la paix avec son héritage indien afin de combattre une entité démoniaque et sauver son amie des griffes du mal.
It Lives Inside affiche film

Dès l’ouverture avec son plan séquence macabre, It Lives Inside instaure un climat d’effroi qui perdure tout au long de cette descente aux enfers. Compétent, mais peu original, le résultat final nous entraîne dans des formules connues et un rythme prévisible qui nous empêchent de complètement embarquer dans le délire.

La mise en scène laisse place à des images terrifiantes et à des mouvements de caméra créatifs, qui sont toutefois emprisonnés dans un scénario mal tissé. La présence démoniaque est au rendez-vous, la grande force du film résidant dans l’atmosphère sordide imprégnée de rouge et noir. Les coutumes indiennes et la mythologie hindoue ajoutent de la personnalité et une richesse appréciables au film, même si le potentiel n’est pas tout à fait exploité dans son entièreté.

On se doit d’admirer le travail des effets spéciaux pratiques. Considérant le budget de la production, les manifestations surnaturelles s’enchaînent en livrant une allégorie sur la dépression et un message intéressant sur l’acceptation culturelle. Sentiment de déjà vu? It Lives Inside emprunte des thématiques d’actualité qui surgissent dans plusieurs films d’horreur modernes et s’enfarge légèrement dans l’exécution. On tombe éventuellement dans une zone de prévisibilité et un piège à clichés qui empêche l’œuvre finale de prendre son plein essor.

It Lives Inside image film

Malgré tout, l’exploration du folklore hindou avec le Pischacha — un démon mangeur de chair — élève le matériel et donne naissance à des séquences d’épouvante déstabilisantes qui valent le prix d’entrée. Il est difficile d’ignorer les nombreuses influences visibles du cinéma d’horreur à travers ces moments de terreur: la contorsion de The Ring, le jeu de lumière de Lights Out, le pouvoir d’invisibilité de Predator et l’ambiance de banlieue du Halloween de John Carpenter. On a même droit à un doppelgänger du Necronomicon et une créature tout droit sortie d’une œuvre d’H.P. Lovecraft. Votre appréciation du film risque de varier selon votre tolérance à ces hommages qui ne sont pas toujours subtils.

À noter également la présence de Megan Suri (Missing), qui devrait apparaître sur les radars d’Hollywood après cette performance. Le jeu des interprètes n’est pas parfait dans l’ensemble, mais la jeune actrice principale, en plus de celui de Betty Gabriel (Get Out), a su ressortir du lot.

Tout compte fait, It Lives Inside est un mélange intriguant d’incantations sataniques, d’immersion culturelle et de teen horror qui devrait trouver son public lors de sa sortie en salle (ou sur demande).

Cette critique était publiée dans le cadre de l’édition 2023 de Fantasia.

Note des lecteurs9 Notes
Pour les fans...
d'oeuvres sataniques
de folk horror
3
Note Horreur Québec

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