karatekid poster
Copyright Photos © Sony pictures

[Critique] « Karaté Kid » – Legends : la nostalgie frappe encore… mais avec un peu moins de force.

L’horreur passe aussi par certains thèmes classiques — dont le kung-fu — on y reviendra dans d’autres articles. Mais pour l’instant, parlons d’un retour qui sent bon la nostalgie… sans forcément retrouver la magie.

Madeleine de Proust pour les enfants des années 80, Karaté Kid revient une nouvelle fois sur le ring, prêt à asséner un coup (de nostalgie) aux spectateurs. Film iconique de l’époque vidéoclub, devenu saga culte au fil des décennies, Karaté Kid s’offre un sixième round avec Karaté Kid: Legends. Quarante et un ans après le premier volet de 1984, ce nouvel opus réalisé par Jonathan Entwistle réunit deux figures mythiques : Ralph Macchio (Daniel LaRusso, toujours zen) et Jackie Chan (M. Han, toujours sage), qui prennent sous leur aile un jeune prodige du kung-fu, Li Fong (interprété par Ben Wang), fraîchement débarqué à New York après une tragédie familiale.
Un programme qui sent bon le recyclage… ou l’héritage ?

Retour vers le futur des leçons de kung-fu ?

karatekid poster

La saga a débuté en 1984 avec l’inoubliable duo Daniel/Miyagi, duo maître-élève devenu archétype du genre. Le succès a été immédiat et a donné lieu à une trilogie, suivie en 1994 par Miss Karaté Kid avec Hilary Swank (si, si, c’est canon). En 2010, changement de décor avec un remake sino-américain mené par Jaden Smith et Jackie Chan, puis retour fracassant sur petit écran avec Cobra Kai (2018–2025), série qui a brillamment réanimé l’univers.

Dans un Hollywood obsédé par le reboot, il n’est donc pas étonnant de voir Karaté Kid tenter un nouveau « coup de pied retourné » cinématographique. Avec 45 millions de dollars au compteur et un tournage à Montréal, ce Legends cherche à plaire au plus grand nombre. Problème : à trop lisser, on finit par tout diluer. Le film se veut un savant mélange entre l’original et la version 2010, mais oublie de bien fouetter la sauce. Résultat : un plat tiède, pas franchement fade, mais loin d’être relevé.

Retour aux sources ou recyclage nostalgique ?

C’est la question que je me suis posée en sortant de la salle. Le film propose bien quelques trouvailles : notamment une ouverture centrée sur le père de Mia (personnage secondaire mais significatif), qui donne un peu d’épaisseur au récit. L’introduction des personnages est bien menée, fluide, sans trop bâcler les enjeux — contrairement à la majorité des scènes de combat, expédiées plus vite qu’un plat surgelé.

L’essentiel du film tourne autour de l’entraînement de Li Fong (vous sentez venir le tournoi ? Évidemment), où nos deux mentors s’en donnent à cœur joie. Le tout est plutôt agréable à regarder, même si la mise en scène clignotante et la musique trop présente tentent parfois de masquer le manque de souffle et de tension dramatique. Une recette familière, réchauffée, mais encore digeste.

karate kid legends 215440 1
Le kung-fu sur les toits… ou comment méditer avec vue sur l’Empire State

Des coups de poing… un peu mous

Là où le film trébuche, c’est sur l’essentiel : les scènes de combat. Mal découpées, montées à la tronçonneuse, elles perdent en lisibilité et en intensité. Un comble pour une production qui puise ses racines dans les arts martiaux ! Ceux qui ont vu The Grandmaster ou Ip Man comprendront la différence : ici, on est plus proche du TikTok de baston que du ballet chorégraphié.

Le climax final enchaîne les clichés dramatiques avec la grâce d’un pachyderme en kimono. On sent la volonté d’être touchant, mais le scénario en fait un peu trop, et pas toujours avec justesse. Dommage.

DF 44389 44405 rv2

Un fond sérieux, mais une forme ado

Jonathan Entwistle tente parfois d’amener des sujets plus profonds — deuil, quête d’identité, transmission — mais reste constamment coincé dans une esthétique et une narration pensées pour les ados. L’intention est louable, mais le résultat est tiède. Les grandes thématiques de la franchise — dépassement de soi, mentorat, résilience — sont évoquées, mais jamais pleinement creusées.

Un combat gagné ou perdu ?

Difficile à dire. Disons que Karaté Kid: Legends ne perd pas complètement son combat, mais il ne gagne pas par KO non plus. Il reste debout, titube un peu, mais tient grâce à l’effet nostalgie et au charisme de ses vétérans.

Verdict : un film qui ne révolutionne rien, mais qui saura satisfaire les fans indulgents. Pour les autres, mieux vaut revoir l’original… ou rebrancher la NES.

PS : Par contre le film m’a donné un sacré coup de vieux. #KO

KARATE KID: LEGENDS - Official Trailer (HD)

Note des lecteurs0 Note
Pour les fans...
Kung-fu
Jackie Chang
Scènes de combat
2.5
Note Horreur Québec

Zeen is a next generation WordPress theme. It’s powerful, beautifully designed and comes with everything you need to engage your visitors and increase conversions.