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[Critique] Scream (2022): que vaut Ghostface sans Craven?

La fermeture des salles de cinéma au Québec a érigé une sorte de mur entre les fans et les réponses que tous attendent face à ce nouveau Scream (Frissons). Les réseaux sociaux et les sites sur l’horreur sont devenus une source d’anxiété, alors que certains administrateurs s’amusent à discuter des secrets de ce dernier volet. Comble du malaise, l’annonce d’une nouvelle suite dans les derniers jours a laissé supposer plusieurs conclusions révélatrices au niveau de ce cinquième chapitre. Qu’en est-il de ce fameux film?

Vingt-cinq années se sont écoulées depuis que Sidney Prescott et ses amis ont subi leur première attaque de Ghostface. Mais voilà qu’une sonnerie de téléphone annonce l’arrivée d’un nouveau tueur en ville, qui pourrait avoir un lien avec la première série d’assassinats.

Pour reprendre le relais d’une franchise axée sur le métalangage, il faut une écriture inspirée qui démontre une vaste connaissance du genre. Cette fois, le travail est confié à James Vanderbilt et Guy Busick, qui ont très habilement souligné le phénomène actuel des requels en se moquant d’à peu près tout ce qui a été produit dans la strate de ces suites faisant aussi office de reprises.

Scream 5 2022 affiche film

Dommage, toutefois, que l’éternel trio de personnages, point d’ancrage principal des fans, soit mis au second rang pour laisser la place à de plus jeunes protagonistes. Le succès des récents Halloween, mettant en vedette une femme mûre, n’a pas eu un si gros impact sur nos créateurs, misant sur la chair fraîche et un nouveau public cible. La trame est donc un peu construite pour souligner qu’ils sont dépassés; Gale Weathers n’a plus de dialogues croustillants, Dewey est rendu l’ombre de lui-même et Sidney devient plus une présence dans le film qu’un véritable personnage. Lorsque l’on nous mentionne l’identité du père de ses enfants, on peine à comprendre la crédibilité de la voir surgir seule à Woodsboro dans de telles circonstances. Il faut aussi noter que la séquence d’ouverture semble moins menaçante et inspirée qu’à l’habitude. Après les débuts originaux des précédents opus, celle-ci paraît un peu banale.

Il n’en reste pas moins qu’il est impossible pour le moindre fan de ne pas s’amuser dans ce réservoir de métalangage, où Ghostface devient presque une mise en abîme des créateurs eux-mêmes, qui sont, disons-le, des fans acharnés. La trame contourne même certaines tactiques du premier film pour brouiller davantage les pistes. Si Scream ne réinvente rien, il offre une délicieuse mise à jour des tendances actuelles.

Les réalisateurs Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett du collectif Radio Silence réussissent un film louable, même si les mises en scène expertes de Wes Craven nous manquent. Craven avait cette aisance à capter des regards et des réactions qui donnaient de l’ampleur aux personnages secondaires. Rappelons aussi qu’il a toujours été très à l’aise pour diriger de jeunes acteurs alors qu’ici, certains semblent laissés à eux-mêmes. Malgré un rôle moins consistant, Neve Campbell demeure la lumière du long-métrage, alors que Courteney Cox et David Arquette font aussi très bonne figure.

Au final, Scream demeure un très bon divertissement, se donnant les moyens de mettre en branle de nombreuses suites, même s’il reste le moins bon volet de la saga.

Note des lecteurs28 Notes
Points forts
L'habileté à parodier le «requel»
Plusieurs meurtres assez savoureux
Le retour d'anciens personnages
Points faibles
Plusieurs nouveaux personnages sont à peine esquissés
Certains jeunes acteurs peinent à convaincre
3.5
Note Horreur Québec
Horreur Québec
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