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[Critique] The Impalers: gros fun sale au 42 rue Hochelaga

Note des lecteurs3 Notes
Pour les fans...
3.5
Note Horreur Québec

Les fidèles d’Horreur Québec ont beaucoup entendu parler de The Impalers depuis la sortie de sa première bande-annonce en décembre 2018. Vous l’aurez deviné, le long-métrage autofinancé est en mode grindhouse, rappelant la belle époque des films louches programmés dans les cinémas new-yorkais de la fameuse 42nd street.

De plus, le film sera projeté en salle deux soirs seulement (ce soir et dimanche) au bien situé Cinéma Starcité, dans le cadre du festival Cabane à Sang, présenté en collaboration avec Fantasia. Les chanceux.euses ayant réussi à mettre la main sur des billets (c’est déjà complet!) auront même doit à de salissants faux trailers (dont Squirt Alley, pissant hommage à Street Thrash), comme l’avaient fait Tarantino et Rodriguez avec leur programme double en 2007.

The Impalers affiche film

Réalisé par Jean-Philippe Langlois, ce film de bikersploitation (oui oui) de 83 minutes déborde d’action, de bastons et d’épanchements de faux sang. Évidemment, la prémisse est des plus classiques: Alan Kolovsky (Guillaume Corneau) est un petit malfaiteur paumé ayant perdu sa chemise au poker, aspirant à pouvoir enfin prendre sa retraite du monde interlope qui ne cesse de le tirer vers le fond. Juste un dernier coup et puis s’en vont, qu’il se disait, entre deux sanglantes fusillades, après une partie de jambes en l’air dans un motel bien crade. Pour paraphraser un cultissime classique du joual québ’ au cinéma, Kolovsky, c’t’une terreur, Kolovsky, c’t’un tueur… Kolovsky, y est magané.

Belles bagnoles vintage (incluant une magnifique Pontiac GTO orange nommée The Judge), verres fumés d’aviateur et grosses moustaches à la Lemmy (R.I.P.), des poursuites en masse, une trame sonore funky qui rock en maudit (incluant plusieurs pièces du band de Langlois, The Devil Legba), des personnages hilarants (dont un nommé Speedball Vachon!), ben de la boucane et du gore à profusion. Au menu: têtes explosées, décapitations, torture et mutilations (rappelant autant les vieux Ilsa qu’Hostel), quelques artisanales explosions et même une évasion à la Rambo. Quand même.

Si certaines scènes du film auraient gagné à être un peu resserrées (le striptease et le trip hallucinogène à la Easy Rider par exemple), son montage dynamique rend le tout ultra plaisant, alors qu’on est captivé par la descente aux enfers de Kolovsky, qui finit par être assez attachant merci. Monté avec deux chandelles, trois bouts de ficelle, de la broche et du duct tape, le long-métrage a également bénéficié de la passion et la détermination de tous ceux et celles qui voulaient s’impliquer dans ce projet de cinglés développé sur plusieurs années. The Impalers inclut certes des performances d’acteurs parfois approximatives, mais ô combien colorées, merci aux dialogues souvent vulgaires, livrés dans la langue de Falardeau, Latraverse et autres RBO.

En quelque sorte, c’est comme si c’était le tout premier long de RKSS (Le Bagman) et Renaud Gauthier (Inspector Bronco), qui auraient uni leurs forces avec les Blood Brothers (Cul de $ac) pour monter une co-production SPASM/Troma, transposant le clip Sabotage dans une guerre de motards d’Hochelaga. On reconnaît bien le fameux quartier graffité et ses enseignes iconiques («Le salaire de ton péché c’est l’enfer», Farine Five Rose), alors qu’on se retrouve dans le local de motards un peu punk, dans la limousine de mafieux soviétiques, mais aussi dans une boucherie tout sauf bucolique, jusqu’à un pit de sable à l’Épiphanie! Bref, bravo et merci pour ce périple on ne peut plus divertissant, alors qu’on a du gros fun sale avec vos sacraments de truands.

The Impalers - Official Trailer 2 (2020)

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Horreur Québec