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[Critique] We Summon the Darkness: satanisme, heavy metal et années 80

Note des lecteurs2 Notes
3.5
Note Horreur Québec

Tandis qu’une série de meurtres aux relents sataniques sévit dans la région, trois jeunes filles partent sur les routes de l’Indiana afin d’assister à un concert de musique métal. Elles y font la rencontre de trois musiciens en herbe et comme la chimie est bonne, l’une des jeunes filles, Alexis, les invite à un after party dans la maison de campagne de son père. Les réjouissances prennent alors une tournure sinistre et mortelle.

Rituels sataniques, musique métal et années 80, We Summon the Darkness accumule les arguments de vente pour titiller le geek en nous. Si on se lasse de plus en plus des films qui exploitent sans vergogne cette décennie mythique, le long métrage de Marc Meyers (My Friend Dahmer) évite soigneusement de sombrer dans une nostalgie nauséabonde. En fait, l’idée de situer l’action dans les années 80 n’est pas fortuite, puisque le scénario exploite la panique satanique qui secouait l’Amérique de l’époque. En effet, en plus des fans de métal, les joueurs de Donjons et Dragons étaient la cible de cette hystérie collective qui voyait des suppôts de Satan à chaque coin de rue (un phénomène qui a été entre autres abordé dans le livre Satanic Panic: Pop-Cultural Panic in the 1980s, ainsi que dans le documentaire Hail Satan?).

We Summon the Darkness affiche filmMeyers et son scénariste Alan Trezza exploitent habilement ce phénomène, portant un regard critique sur les valeurs religieuses et moralisatrices qui ont alimenté cette hystérie. Cependant, si le thème de la panique satanique est traité efficacement, on ne peut pas dire que la construction narrative soit particulièrement originale. Des gens séquestrés qui cherchent à fuir leurs agresseurs, interrompus dans leurs meurtres rituels par des visiteurs impromptus et autres imprévus du genre, on a vu ça mille fois, ce qui risque d’en ennuyer certains.

Mais, heureusement, We Summon the Darkness propose une distribution solide et des personnages crédibles qui stimulent notre intérêt. Alexandra Daddario (Texas Chainsaw 3D) et Maddie Hasson (Mr. Mercedes) tirent leur épingle du jeu en incarnant des filles allumées, à la fois drôles et inquiétantes (à l’image du film). Idem pour Keean Johnson (Alita : Battle Angel) qui parvient à transcender son rôle de simple bellâtre et jouant au contraire tout en nuances un jeune musicien qui souhaite percer en allant à Los Angeles. Soulignons également que les effets spéciaux ont été conçus par les talentueux Blood Brothers, deux Québécois qui ont travaillé sur des films tels que Les Affamés, Blood Quantum et Turbo Kid.

Après une carrière en festival en 2019, We Summon the Darkness est disponible aux États-Unis en VSD depuis avril et en DVD/Blu-ray depuis juin. Il vient tout juste de paraître sur Netflix (en anglais seulement). Si vous ne l’avez pas vu encore, ajoutez-le à votre liste!

We Summon the Darkness

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