evil eye

[Critique] «Welcome to the Blumhouse: Evil Eye»: maman a toujours raison

Note des lecteurs2 Notes
2.5
Note Horreur Québec

Pallavi est une jeune professeure d’origine indienne vivant aux États-Unis. Elle entretient une relation fusionnelle avec sa mère, Usha, basée à New Delhi. Les deux femmes se parlent chaque jour au téléphone et Usha s’inquiète de l’éternel célibat de sa fille de 29 ans. Elle tire toutes les ficelles à sa disposition afin d’envoyer Pallavi en date avec des garçons indiens issus de bonnes familles. Lorsque sa fille a le coup de foudre pour Sandeep, le bonheur d’Usha est de courte durée: plusieurs signes étranges pointent vers un lien sombre qu’aurait son nouveau gendre avec elle…

Faisant partie des quatre films sortis ce mois-ci sous l’étiquette « Welcome to the Blumhouse », Evil Eye est l’adaptation d’une pièce du même nom par l’autrice Madhuri Shekar, produite en exclusivité pour Audible. Minimaliste, l’intrigue se compose en grande partie de conversations au téléphone qui alimentent l’anxiété grandissante du personnage d’Usha. Les comédiennes Sarita Choudhury et Sunita Mani se donnent la réplique avec aisance et récréent à merveille une relation mère-fille douce-amère à laquelle il est facile de s’identifier. Les actrices portent le projet sur leurs épaules, particulièrement Choudhury dont la dégradation psychologique du personnage est palpable.

Rare film d’horreur s’intéressant à des personnages issus de la communauté indo-américaine, Evil Eye nous plonge dans un contexte où il est attendu qu’un parent s’immisce dans la vie amoureuse de ses rejetons. Le cadre de la relation à distance est parfait pour illustrer le poids des traditions sur le parcours d’une immigrante. Evil Eye maintient pendant longtemps l’ambiguïté quant à la validité des inquiétudes d’Usha. Cette femme qui microgère sa progéniture leur transmet-elle ses anxiétés sans le réaliser? Ou, au contraire, Usha et sa fille se trouvent-elles au centre d’un grand cycle karmique qui condamne des générations de femmes à revivre les mêmes traumatismes et à les partager? La conclusion proposée par l’intrigue est insatisfaisante émotionnellement.

Ce sont les frères Elan et Rajeev Dassani (Jinn) qui signent cette adaptation. Il s’agit de leur premier long-métrage et on passe 90 minutes à se demander ce qu’ils pouvaient bien penser apporter au texte d’origine. En dehors des performances, leur projet présente les caractéristiques esthétiques d’un téléfilm fauché. Montage ininspiré, bande-sonore générique, gestion quétaine de l’élément de menace… Leur mise en image n’apporte aucune dimension supplémentaire à Evil Eye, malgré une poignée de trouvailles visuelles.

Evil Eye profite d’une prémisse intrigante, d’un suspense prenant et de solides performances. Cependant, toutes ces qualités existent aussi dans la version Audible de cette histoire et ne sont pas diluées par une réalisation drabe. Le film des frères Dassani ne parvient tout bonnement jamais à justifier son existence.

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Horreur Québec