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[Entrevue] L’auteur québécois F. LeRoy parle de son premier roman La Surdose de l’Âme

Avec la parution de son premier roman La Surdose de l’Âme: le livre blanc en octobre dernier, F. LeRoy a littéralement donné un nouveau souffle au paysage littéraire québécois  avec son approche underground.

Fasciné autant par sa plume que par son étrangeté, Horreur Québec a voulu en savoir plus sur l’auteur:


Horreur Québec: Ton roman ne respecte pas le carcan traditionnel des romans et il s’agit en plus de ton premier. Est-ce que ça été difficile de trouver un éditeur qui voulait prendre le risque face à un texte si éclaté?

F. LeRoy: J’ai envoyé le manuscrit à plusieurs éditeurs et j’ai eu beaucoup de refus. J’ai l’impression qu’on le trouvait moins accessible. Et là, c’est différent puisque nous sommes en co-édition chez Essor-livres. J’ai trouvé ça intéressant.

48382066 1433410226791535 3702286741437153280 oHQ: Ton roman propose une vraie navigation à travers tous les arts pouvant exister. On a même l’impression que ça devient un besoin vital pour le narrateur.

FL: C’était très important. J’adore les arts et le cinéma. J’ai plusieurs influences, mais je suis aussi allé en voyage en 2013 en Scandivanie et ce que je décris dans mon roman vient de mes souvenirs et de mes photos. J’ai transposé mes émotions dans le roman. L’émerveillement du personnage face aux arts vient un peu de ça, mais dans un contexte différent. Mon roman avait été commencé avant le voyage et suite à mes visites, j’ai donné plus de précision.

HQ: D’où te vient ce désir de déconstruire ta trame narrative?

FL: Je dirais que c’est mon influence cinématographique et littéraire. J’adore des cinéastes comme David Lynch, David Cronenberg  et Takashi Miike. J’aime mixer le cinéma, la littérature et la musique. Au niveau littérature, Anaïs Nin me captive également. Ce que je veux, c’est mélanger plusieurs styles pour offrir quelques choses de différent. C’était ambitieux comme projet et ça m’a pris huit ans à écrire, mais pas à temps plein. Je devais aussi penser à la conception de la suite. Pour le second volet, ce sera plus facile. J’ai déjà ma structure de faite. Ce sera plus rapide.

HQ: Tes inspirations sont souvent des artistes qui se plaisent à ne pas donner d’explication. Vas-tu en donner dans la suite ou tu préfères le mystère? C’est aussi un risque d’expliquer, non?

FL: Après ce livre blanc, le second sera le livre noir. En fait, j’ai hâte de voir si les gens seront satisfaits de la direction que je vais prendre. Ce sera plus sombre et les lecteurs trouveront beaucoup d’explications, mais dans une structure similaire au premier roman. Il va y avoir des sauts dans le temps, mais les gens auront pas mal de réponses. Comme tu le dis, c’est risqué.

HQ: Durant ma lecture, j’ai eu ce pressentiment que les nominations de tes protagonistes avaient une signification cachée pour peut-être guider tes lecteurs ou leur donner des indices. Est-ce les noms de tes personnages sont sémantiquement motivés? 

FL: Oui. Au début, je voulais mélanger trois mythes. Un mythe nordique, avec Lucky Sirmai, un mythe grec avec Perséphone et un mythe égyptien avec le prénom Mathilde. Maât est une déesse. J’ai étudié en création littéraire et j’ai appris à peaufiner mes textes avec de vrais écrivains. Je ne savais pas au début où j’allais exactement. Je n’aurais pas pensé me lancer dans deux romans.

HQ: Est-ce que le second tome mettra en scène les mêmes personnages?

FL: Certains oui. On va comprendre l’histoire de tout le monde avec des proportions intenses.

HQ: Tu mentionnes être un fan de David Lynch. N’as-tu pas envisagé de faire comme il a fait à la sortie de Mulholland Drive en donnant 10 indices aux spectateurs?

FL: C’est vrai, j’aurais pu. Lynch est une inspiration, mais je prévoyais donner des réponses dans le second livre, avec un côté plus ouvert, également. Il y a des indices. Il y a des trucs qui semblent anodins, mais qui ont un sens. Je trouve ça amusant de voir ce que les gens anticipent pour mon histoire.

HQ: Il y a beaucoup de littérature de genre au Québec, mais je pense que très peu de lecteurs se seraient dirigés vers Essor-livres pour rechercher un titre aussi dérangeant.

FL: Pour les trucs plus weirds, c’est difficile au Québec. Les gens n’osent pas s’aventurer. J’ai envoyé mon roman à plusieurs éditeurs sans succès. Le concept d’Essor-livres et de Les éditions de l’Apothéose est que nous payons un certain montant pour avoir un forfait de l’éditeur. J’ai décidé de la page couverture et des polices. C’est nous qui faisons la promotion et ce que j’aime c’est que nous avons trois apparitions à trois salons du livres. Je reçois la totalité des profits vendus.

HQ: Tu travailles actuellement sur un romanga?

FL: Je devais faire une bande-dessiné avec une amie. J’ai écrit un scénario et j’ai décidé de le transcrire en roman, qui sera divisé en 24 épisodes. Ce sera un drame d’horreur psychologique avec bien plus de sang. C’était très «scénario de film» au début. Je souhaite aussi que le projet se fasse plus rapidement. Je vise avril 2020, mais on verra. J’aurais aimé que ça soit un web série, mais ça coûterait probablement trop cher.


Nous avons bien hâte de découvrir les œuvres ultérieures de l’auteur et nous vous invitons à dévorer La Surdose de l’âme: le livre blanc.

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