ALIEN ON STAGE

[Fantasia 2021] Alien on Stage: la science-fiction en carton

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2.5
Note Horreur Québec

Adapter Alien de Ridley Scott pour les planches est certainement une idée un peu casse-cou. C’est pourtant le défi que s’est lancé une poignée de chauffeur·euse·s d’autobus du Sud-Ouest de l’Angleterre. Motivée par une famille fanatique du film culte de 1979, la bande de joyeux lurons s’est embarquée dans une préparation fastidieuse d’un an pour remplacer la pantomime traditionnelle qui leur servait à amasser des fonds. Soudainement, l’idée d’une adaptation théâtrale du huitième passager par une troupe 100% amateure devient l’idée so bad it’s good du siècle, que vous rêvez probablement maintenant de voir.

Alien on Stage affiche film

À la manière d’un document de coulisses de production, Alien on Stage suit le parcours de la troupe dans les hauts, mais surtout les bas de l’entreprise, en passant des répétitions confuses à la construction des décors et prothèses à la fois rudimentaires et impressionnantes, jusqu’à une représentation orchestrée dans le fameux West End de Londres. C’est exact; même si la première de la pièce s’est avérée un échec total (une vingtaine de personnes y ont assistée), les cinéastes Lucy Harvey et Danielle Kummer ont eu l’idée saugrenue d’amener la production à Londres après avoir assister à une représentation. Comme le mentionne Harvey, il suffisait de trouver le bon public.

L’implication des réalisatrices étant toutefois arrivée sur le tard dans le projet, on a parfois l’impression qu’il nous manque des étapes de la genèse de cette production, et ce, malgré les entrevues avec les artisans et les quelques images d’archives qui reviennent en arrière. En focalisant d’avantage sur le «comment» que le «qui», Alien on Stage manque également l’occasion de nous faire connaître davantage ces gens derrière l’entreprise, en plus de leurs motivations. On sourit lorsqu’on nous présente sommairement comment un homme sans connaissance dans le domaine s’y est pris pour construire un costume de Xénormorphe élaboré. Mais en évitant d’approcher le sujet avec un angle plus personnel, on empêche également le documentaire de s’élever plus haut que le simple behind-the-scene.

Ceux qui regrettent de ne pas avoir pu assister à la chose pourront néanmoins se réjouir d’y retrouver une bonne dose des moments clés de la représentation au réputé Leicester Square Theatre de Londres. Les moments forts, où la foule prend carrément son pied, comme ceux plus faibles, où les acteurs faussent et décrochent, nous sont présentés et témoignent de l’authenticité de la démarche.

Alien on Stage se présente comme un document sympathique sur la persévérance et le dévouement de ces gens, à voir un dimanche après-midi pluvieux, mais s’avère au final terriblement anecdotique et aussi peu essentiel pour le fan de la franchise.

Alien on Stage - The Documentary
Horreur Québec
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