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[Fantasia 2022] Honeycomb: le miel et l’aiguillon

Réalisé par la jeune Avalon Fast (19 ans!) avec l’aide de ses amis et d’un groupe de musique du coin, Honeycomb raconte un récit coming of age expérimental et teinté d’horreur folklorique.

C'est la fin de l'année scolaire et Willow a la surprise de trouver une maisonnette abandonnée où ses amies et elle décident de passer l'été. Comme une secte, elles adoptent des philosophies, pratiques et rituels, certains cruels et incongrus. Leur harmonie se désintègre à l'arrivée de June, la sœur de Millie, qui n'adhère pas aux règles avec la même rigueur que ses consœurs.
Honeycomb affiche film

À bien des égards, on pourrait qualifier Honeycomb d’exercice de style qui s’inspire de Picnic at Hanging Rock, The Virgin Suicides et Lord of the Flies pour composer un collage à la Rookie Mag. Les thèmes de l’ennui, du stress de vieillir et de la mentalité de groupe sont évoqués avec puissance, et il est fort intéressant d’observer l’effet de pression des pairs dans ce jeune groupe laissé à lui-même. Même si la période où prennent place les événements n’est jamais précisée, aucune technologie récente en vue et les costumes se prêtant à plusieurs époques, le film rappelle néanmoins les sectes et communes si populaires lors des années 1960 et 1970. Le visionnement fait effectivement penser à différentes associations de ces décennies, certaines sinistres comme la Manson Family et d’autres inoffensives comme les GTO’s, un groupe de musique fondé par Frank Zappa dont les membres exclusivement féminines comprenaient entre autres Pamela Des Barres.

Ce premier long métrage d’Avalon Fast, qui compte déjà six courts derrière elle, infuse le genre de l’horreur folklorique d’une dose de DIY devenu rare avec la popularité d’œuvres récentes bien léchés comme Midsommar ou Yellow Jackets, un élément renforcé par son sens esthétique qui emprunte au documentaire et invite les personnages à s’adresser directement à la caméra. Le côté expérimental brouille cependant la distinction entre l’intentionnel et l’accidentel. Les acteurs jouent avec peu de naturel, leur manque d’expérience surtout difficile à ignorer lors des dialogues qui font très, très scriptés. Pour leur part, le montage souffre de quelques coupures bien visibles et le mixage sonore gagnerait à être plus homogène. Est-ce que c’est voulu?

Fast démontre toutefois un talent indéniable en cinématographie, surtout dans son traitement de l’éclairage. Que ce soit avec les rayons du soleil filtrés par les cheveux d’un personnage ou les reflets de lumière en mouvement sur la rivière, elle s’amuse avec la couleur et le cadrage de façon rafraîchissante et crée un effet nostalgique et intemporel qui nous transporte à nos étés d’enfance, quand même la chaleur accablante ne pouvait nous empêcher de jouer dehors.

N’écoutez pas Honeycomb si vous voulez de la peur et du gore, mais plutôt pour admirer le talent d’une cinéaste visiblement passionnée, dont l’inexpérience ne perd rien pour attendre.

Note des lecteurs2 Notes
Points forts
La cinématographie évocatrice
Surprenant et expérimental
Points faibles
Les acteurs
Le traitement du son
3
Note Horreur Québec
Assistante à la rédaction

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Horreur Québec