sub3 Missing

[Fantasia 2022] Missing: ping pong avec la mort

Une édition de Fantasia ne serait pas complète sans un thriller asiatique, et Missing (Sagasu) remplit plutôt bien le mandat. La co-production Japon/Corée du Sud, un second long-métrage pour Shinzô Katayama (Siblings of the Cape), détonne toutefois de ses homologues du genre à la Bong Joon Ho (l’homme était assistant-réalisateur sur Mother) et Na Hong-jin pour nous livrer un regard plutôt vibrant sur la mort.

Kaeda veille sur son père depuis le décès de sa mère. Ce dernier, irresponsable et sans le sou, multiplie les échecs pour tenter de ramener de l'argent au foyer. Puis, un jour, il croît reconnaître dans la rue un tueur en série recherché contre une rançon par les autorités. L'attrait du gain devient soudainement très attrayant, mais Kaeda ne prête pas trop attention à cette idée loufoque, jusqu'au jour où son père manque à l'appel.
a6b41ab6c82deadcdae3d4b8e95b7784

Avec sa narration morcelée et ses changements de points de vue, Missing utilise les codes du thriller glacial pour aborder non pas la notion de vengeance typique de ces productions, mais celle d’un sujet encore plus sensible qu’on vous laissera découvrir. Le film nous glisse d’abord dans la peau de cette jeune adolescente, forte, mais désemparée et surtout très seule face à sa situation familiale, avant d’adopter à tour de rôle ceux du père et du terrible psychopathe. En plus d’ajouter des morceaux de casse-tête étonnants au scénario, la mécanique permet une véritable exploration de chacun de ces personnages clés de l’intrigue.

Missing troque ainsi les scènes de poursuites effrénées traditionnelles avec, par exemple, une chasse à vélo, et procure même une «certaine» humanité à son tueur en série, notamment en ne focalisant pas sur la manière dont il assassine ses victimes — Hiroya Shimizu (Sadako) n’en demeure pas moins terrifiant avec ses regards vides et ses sourires décalés. Jiro Sato et Aoi Ito sont tout aussi marquants dans leur relation père-fille travaillée.

Malgré une réalisation somme toute classique, Shinzô Katayama réussit grâce à tous ces éléments à offrir un regard différent sur le genre. L’angle avec lequel les protagonistes sont abordés, de même que leurs introspections face à la mort, lui permet ainsi de générer des moments extrêmement poignants à l’écran.

Note des lecteurs0 Note
Points forts
L'angle neuf sur le thriller
Le sujet sensible et émouvant
La réalisation habile
Points faibles
Le manque de suspense
3.5
Note Horreur Québec
Fondateur et rédacteur en chef
Horreur Québec
Ce site Web récolte de l'information via Google Analytics. Cliquez ici pour vous exclure. ?