Le Centre Phi dévoile dernièrement une tout nouvelle expérience VR qui risque grandement d’intéresser les fans d’horreur. Intitulée The Horrifically Real Virtuality, la visite nous transporte littéralement dans les années 50 pendant le tournage d’un film du cinéaste Edward D. Wood Jr. — notre fameux Ed Wood, responsable des classiques maladroits Plan 9 from Outer Space, Glen or Glenda et The Bride and the Beast, pour ne nommer que ceux-ci.
Horreur Québec a eu la chance d’essayer l’activité insolite, présentée jusqu’au 28 avril prochain.
Une immersion à couper le souffle
L’oeuvre créée par la compagnie française DVgroup a été présentée à la dernière Mostra de Venise et au festival Future of Storytelling de New York, où elle a gagné le prix de l’innovation en storytelling. Elle nous arrive maintenant ici à Montréal en grande première canadienne. Il s’agit ni plus ni moins d’un croisement entre le jeu VR, le théâtre immersif et l’escape room.
En tant que participant — non, vous n’êtes pas qu’un simple spectateur! — vous devrez aider le célèbre cinéaste à tourner une scène d’un de ses films en compagnie de nul autre que Bela Lugosi, acteur principal de ce film et ainsi de l’expérience. Cette première étape de la visite nous aide à comprendre les mécanismes de l’affaire: un acteur se tient devant nous, mais le rendu à l’écran à côté est bel et bien Lugosi. Déjà, l’effet est convaincant, mais c’est avant d’enfiler notre équipement spécial pour être littéralement téléporté dans une autre dimension fantastique et remplie de soucoupes volantes, qui vient se fondre avec le décor et les objets environnants. On évite tout de même de trop en dévoiler pour garder l’effet de surprise aux visiteurs.
Au pays d’Ed Wood
Malgré la thématique, The Horrifically Real Virtuality se veut plus comique qu’horrifique. La réalisatrice Marie Jourdren explique d’ailleurs qu’il est beaucoup plus difficile de provoquer le rire que d’effrayer dans ce genre de film immersif. Heureusement, parce que les gestes les plus banals, comme traverser une porte, peuvent effectivement s’avérer effrayants lorsque l’on n’a pas l’habitude se promener dans un monde virtuel. Mais il n’y a pas que les effets visuels. Les acteurs réussissent eux aussi le pari de nous embarquer dans l’aventure grâce à leur jeu très convaincant et leur répartie à point.
Il ne s’agit toutefois pas d’une visite où vous en apprendrez beaucoup sur Ed Wood. On s’inspire plutôt ici de son univers et esthétique. Inutile donc d’avoir vu tout le répertoire du cinéaste pour apprécier, mais si vous êtes familier avec sa filmographie, certains clins d’œil vous feront davantage sourire que les autres participants («Pull the string!»). Pour les amateurs d’horreur rétro, l’expérience s’avère tout de même un must. Les occasions de se promener en plein cœur d’un film de série B d’époque ne se présente définitivement pas tous les jours. Vous jubilerez à coup sûr lorsqu’une clairière lugubre se matérialisera autour de vous et j’avoue avoir éprouvé une certaine émotion lorsque j’ai vu et senti la main de Bela Lugosi, en chair et en pixels, se poser sur mon épaule. C’est tout ce mélange entre le réel et virtuel qui impressionne grandement.
Une expérience unique à essayer en groupe
Votre seul frein demeure le prix. Les billets sont disponibles de 46 à 55$ pour une visite qui varie de 50 à 60 minutes. Avec les comédiens, les décors et toute la technique utilisée, le prix est grandement justifié, mais définitivement pas pour tous les budgets. Néanmoins, il s’agit d’une expérience unique qui, malgré l’évolution et la diversification de l’offre VR, n’a toujours pas d’égal au pays. Comme l’expérience est participative et réservée à maximum 10 personnes à la fois, on vous recommande de réserver en groupe pour décupler le plaisir.
Consultez le site web du Centre Phi pour vous procurer des billets. Si vous avez l’intention de vous y rendre hâtez-vous, plusieurs séances, disponibles en français ou en anglais, affichent déjà complètes!
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