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[Littérature] «Bad Requins: L’histoire de la sharksploitation»: bon timing

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À travers plusieurs textes parmi nos pages, il a été question de films s’ancrant dans le courant cinématographique que l’on nomme la sharksploitation. Un peu à la manière d’un «big bang», certains films causent un effet boule de neige et engendrent une panoplie de reprises qui misent sur l’exploitation de recettes qui ont déjà marché.

Suite à la sortie du film Jaws, les films de monstres sous-marins ont commencé à peupler les écrans. Le film de Spielberg a créé non seulement la tendance des succès estivaux, mais aussi une panique chez les baigneurs, à travers le monde. Ce n’est pas pour rien que le chanteur Gérard Lenormand a répliqué aux spectateurs effrayés par la mer: «pour un poisson bidon, un requin de carton», dans sa chanson Gentil dauphin triste. Près de 45 ans plus tard, le film du papa de E.T. continue à inspirer sans jamais avoir trouvé son pareil.

L’ouvrage Bad Requins: L’histoire de la sharksploitation se penche sur ce sujet avec une série de textes qui abordent les différents films cultes de ce sous-genre.

81E4iwgtyhLSoyons puriste quelques secondes, ne serait-ce que pour étancher un minimum de crédibilité et faire oublier que votre serviteur a relaté dans plusieurs textes son amour sans bornes pour ces nanars délectables: peut-on trouver des points faibles à ce grimoire? Si le titre nous parle de l’histoire du courant, nous serions plus enclins à dire que l’ouvrage se veut davantage une énumération des longs-métrages marquants de cette ère (dans certains cas pour leur médiocrité), de somptueuses affiches ou encore d’entrevues. Nous dresse-t-on vraiment le parcours détaillé ayant donné naissance au corpus proposé? Pas autant qu’on l’aurait souhaité peut-être, mais on nous propose une série de pistes non négligeables. Et si on ne dissèque pas les recoins de cet avènement, on a le mérite de l’exposer.

Le lecteur cinéphile y trouve rapidement cette facture nostalgique à retrouver des titres qu’il avait oubliés ou même de affiches qu’il se rappelle avoir vu sur les jaquettes de ces bons vieux gros boîtiers VHS.

Reproduisant stratégiquement l’affiche de Jaws 2 en couverture, comme pour montrer que même au sein de la franchise originale l’exploitation s’est rapidement installé, ce collectif d’Alexis Prévost, Claude Gaillard, et Fred Pizzoferrato est une véritable petite bible pour les fans de ces trésors de type B. Non seulement on y trouve des perles rares qui démontrent de véritables recherches, mais on y raconte leur synopsis avec la fluidité de la nageoire dorsale d’un requin s’engouffrant dans une vague. La lecture y est à la fois agréable et simple et le livre se lit facilement. De plus, les entrevues de Lorraine Gary et de Renny Harlin ne font peut-être pas l’objet d’exclusivité, mais leur grande pertinence amuse et documente les lecteurs.

Par ailleurs, l’extrême qualité de la reproduction des affichettes y est irréprochable. Nous sommes confrontés à un assemblage d’affiches non seulement sublimes, mais proposées avec des impressions précises et sur du papier assez consistant pour en faire un guide qui pourra durer longtemps.

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Il est à noter que le DVD du film de 2016 Sharkenstein est inclus dans le recueil et que même s’il s’agit d’une publication française, le disque est lisible dans nos lecteurs NTSC. Cet ajout ponctue la validité de la démarche des créateurs, puisqu’il prouve que les productions pittoresques avec des requins sont encore en vogue.

L’ensemble se veut un incontournable pour les amateurs de dents d’acier et pour tout collectionneur d’horreur. Profitez du temps des fêtes pour vous l’offrir ou le donner à un fan. Ce guide est paru juste à temps pour trouver sa place sous le sapin.

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Horreur Québec