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[Littérature] The Outsider: Stephen King fait du neuf avec du vieux

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4.5
Note Horreur Québec

Terry Maitland est un bon père de famille, un mari aimant et l’entraîneur de l’équipe de la Little League de baseball de Flint City en Oklahoma, en plus d’être citoyen d’honneur de la ville. Mais il est aussi le principal suspect dans une horrible histoire de meurtre où la victime, un enfant de 10 ans, a également subi des sévices corporels et sexuels.

Pour le détective Ralph Anderson et le Procureur Bill Samuels, il s’agit d’un cas «idéal». De nombreux témoins permettent de relier Maitland au meurtre et à la victime. Il y a plusieurs empreintes digitales, tant sur la scène de crime que dans un véhicule utilisé pour enlever la victime. Et ils ont même récupéré de l’ADN sur le corps du jeune garçon. Bref, ils ont une accusation en béton armé. Sauf que… Maitland a un alibi tout aussi solide, avec témoins et preuves vidéos qui le placent dans une autre ville au moment exact où le crime est commis.

The Outsider livre couverture

Alors qu’Anderson et Samuels cherchent d’autres preuves qui pourraient démolir l’alibi de Maitland, une spirale d’événements se met en place et a des répercussions funestes et imprévues sur Maitland, sa famille, celle de la victime et sur le détective et le procureur eux-mêmes. Lorsque la poussière commence à retomber, Ralph Anderson décide de poursuivre l’enquête, ce qui va le mener, ainsi que ses alliés, à comprendre que «l’univers n’a pas de limites».

Depuis quelques années, chaque nouveau roman de Stephen King amène le même genre de réflexion, tant chez ses lecteurs que chez la critique. Est-ce qu’il va être à la hauteur des précédents? Est-ce qu’il est encore capable de surprendre, d’être original? Est-ce qu’il va finir par simplement publier sa liste d’épicerie et empocher les dividendes? Heureusement pour nous, The Outsider est un grand cru qui mérite sa place auprès des meilleures œuvres de (du) King. Ce qui commence comme un excellent roman policier se transforme, vers la moitié de l’intrigue, en puissant roman fantastique qui ne laisse pas tomber son lecteur.

Les amateurs inconditionnels de King vont être à l’aise dans ce nouveau roman, tant on remarque des influences et des préoccupations qui suivent l’écrivain depuis très longtemps. Ainsi, le fait que les gens ne croient pas au surnaturel offre une protection au monstre, qui peut agir dans l’ombre, est au centre de The Outsider, comme il l’était pour Salem’s Lot, paru en 1975. Et l’équipe réunie autour de Ralph Anderson a de forts échos du Loser’s Club de It dans sa version adulte. Sauf que cette fois, ils n’ont jamais affronté le monstre quand ils étaient jeunes. Et l’un des personnages secondaires est Holly Gibney, qui a enquêté auprès de Bill Hodges dans la trilogie formée par Mr Mercedes, Finders Keepers et End of Watch.

Bref, on a l’impression de parcourir des sentiers battus et d’être en zone de confort. Et pourtant, c’est un roman de King, ce qui veut dire que l’auteur déjoue nos attentes et nous tient en haleine jusqu’à la dernière page, laissant planer le doute sur certains éléments. L’écriture et le rythme sont parfaitement maîtrisés et les personnages sont bien développés. Mentionnons la place donnée aux personnages féminins forts, que ce soit Jeannie, la femme de Ralph Anderson, Marcy Maitland, l’épouse de Terry Maitland ou encore Holly Gibney, qui permet de faire le pont entre l’enquête et ses éléments surnaturels.

C’est avec un immense sentiment de satisfaction qu’on referme The Outsider, encore et toujours étonné par la faculté de King de se réinventer à chaque roman. Chapeau!

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