[Métal Maniaques] Discuter de Fulci avec Fabio Frizzi

Pendant la pause précédant la très attendue résurrection d’Horreur Québec, votre hôte, Kristof G., n’a pas chômé. Pour le 50^e épisode de Métal Maniaques, on a été gâtés avec une conversation avec le légendaire Kerry King de Slayer.
Par la suite, ont on a reçu l’ami gueulard belge Swen de Caluwé (Aborted, Coffin Feeder) et l’un de ses collaborateurs, soit l’artiste visuel britannique Dan Goldsworthy. On a aussi eu le plaisir de jaser avec le bédéiste québécois Félix LaFlamme, qui a notamment travaillé avec Anonymus et sur le tome 2 de L’ Histoire de 5 grands groupes metal du Québec, une bédé documentaire écrite par votre humble serviteur. Et le mois dernier, c’était au tour du guitariste italien Domenico Diego (Fulci). On vous rappelle que tous les épisodes sont disponibles sur les plateformes Spotify, Apple Podcast et BaladoQuebec.ca, ainsi qu’en version vidéo sur YouTube.

Ce mois-ci, en plus d’assister au concert-projection absolument fantastique du grotesquement jouissif film Zombie (lisez notre compte-rendu de la soirée sur Horreur.Quebec), on a eu l’honneur de s’asseoir près d’une heure avec son compositeur, Fabio Frizzi (1951- ).
Au cours de sa carrière bien remplie, le musicien a bossé avec des icônes cultes comme Charles Band, Mœbius et Alejandro Jodorowsky, mais aussi avec plusieurs figures majeures du cinéma de genre italien, incluant Sergio Martino, Lamberto Bava, Enzo G. Castellari, Aldo Lado et surtout Lucio Fulci.

Il faut savoir qu’avec Fulci, Frizzi a collaboré sur pas moins de dix (10!) longs métrages sortis entre 1975 et 1990; dont neuf en seulement sept ans! En plus de quelques westerns spaghettis, films de mafieux et autres comédies, ce sont surtout leurs œuvres horrifiques qui marqué l’imaginaire collectif. On parle de Seven Notes in Black (ou The Psychic et L’Emmurée vivante en VF; 1977), City of the Living Dead (ou The Gates of Hell et Frayeurs en VF; 1980), Manhattan Baby (1982), Cat in the Brain (1990) et leurs chefs-d’œuvre immortels, soit The Beyond (ou L’Au-delà en VF; 1981) et le susmentionné Zombie (alias Zombi 2 en Italie et L’Enfer des zombies en VF; 1979).

Depuis que Fulci est parti (1927-1996), le cinéma culte de ce dernier a été redécouvert grâce à des fans passionnés et à de magnifiques rééditions, mais aussi à des rééditions magnifiquement dépoussiérées, comme celles de Grindhouse Releasing. Depuis une douzaine d’année, le compositeur rend hommage aux musiques des films de Fulci avec son groupe Frizzi 2 Fulci, en concert et sur disque. Le groupe a fait paraître cinq albums enregistrés en spectacle, ainsi que des versions réenregistrées et bonifiées (ses Composer’s Cut) de The Beyond et Zombie, de même que Dark Chamber (2021), un album de reprises de ses thèmes à la guitare, avec son collègue Rocchi. Sur Cadabra Records, Frizzi également publié plusieurs albums au cours des dernières années, dont les trames sonores de films de Full Moon que sont les Puppet Master: The Littlest Reich (2018) et Castle Freak 2020 (lisez notre critique de cette refonte ici).

C’est bien beau cette bio… mais de quoi on a jasé dans cette entrevue-là, hein?

Avec Frizzi, on a évidemment discuté de cinéma horrifique, mais aussi de musique, de ses influences, et de sa rencontre avec l’immense Ennio Morricone (le compositeur de Dario Argento, John Carpenter, Quentin Tarantino et, évidemment, Sergio Leone). Frizzi assister à une séance en studio avec Morricone, lors de l’enregistrement du film de Leone (oui-oui) Giù la testa (aussi connu sous les noms de Duck, You Sucker!, A Fistful of Dynamite et Once Upon a Time… The Revolution; 1971). Il a évidemment été question de ses nombreuses collaborations avec Fulci et de leur relation de travail, parce qu’on veut tous savoir comment c’était, travailler avec un gars aussi singulier, hein? On a même eu droit à des anecdotes de tournage!

On lui a aussi demandé: « c’était comment d’entendre une de ses pièces», dans un film de Tarantino. Remixée par GZA (Wu-Tang Clan), la pièce Sette Note (tirée de la trame sonore de The Psychic) joue en effet dans Kill Bill Vol.1 (2003), accompagnant à merveille cette scène où ce salaud de proprio du fameux Pussy Wagon récolte ce qu’il a semé. Depuis, Frizzi est pratiquement devenu une vedette du rap, ses musiques ayant été abondamment échantillonnées, que ce soit par Inspectah Deck, El-P, Macklemore, MF Doom, Necro (quatre fois!) et bien plus encore… de partout dans le monde.

🎧Cliquez ici pour écouter la playlist inspirée de l’épisode.

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