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[⏪ On rembobine] Friday the 13th (1980): 40 ans à Crystal Lake

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3.5
Note Horreur Québec

Nous sommes vendredi le 13 juin et un groupe de moniteurs termine les derniers préparatifs avant d’accueillir une colonie de vacances sur un site où deux meurtres ont été commis en 1958. Alors que la journée s’achève et qu’une pluie torrentielle s’abat sur le camping, un mystérieux assassin décime lentement le groupe de futurs animateurs.

Friday the 13th (Vendredi 13) célèbre ses 40 ans cette année. 40 ans à conquérir le cœur des fans, et à faire sourciller les critiques moins friands de ce genre d’exercices. Cela dit, face à un anniversaire de cette envergure, il devient pertinent de tenter d’établir les raisons de cet amour des fans pour ce premier film qui, en dépit d’un budget entourant les 550 000$, a rapporté près de 60 millions.

Friday the 13th affiche film

L’émergence du slasher

Tout d’abord, revenons à l’année 1980, où ce sous-genre qu’est devenu le slasher commençait à établir certains standards. Après avoir été bercé plus de vingt ans par le style gothique des longs-métrages d’horreur de la Hammer, et de leurs penchants américains dominés par plusieurs Roger Corman, les spectateurs sont entrés dans cette véritable tornade filmique que fut Psycho. Ici, le mal était présenté sous les traits d’un homme et non pas sous ceux d’un monstre surnaturel. D’autres petits bijoux sont apparus dans cette même ordre d’idées. Dans son essai sur ce sous-genre, Going to Pieces: The Rise and Fall of the Slasher Film, 1978-1986, Adam Rockoff nous dit que le slasher est né d’un big bang, et que ce dernier fut Halloween. Psycho avait ouvert plusieurs portes, mais c’est le classique de Carpenter qui va établir plusieurs règles de conduite qui, pour les producteurs, sont la clé de recettes de box-office considérables.

Qu’est-ce qui définit la trame de cette kyrielle de films fauchés des plus divertissants? L’anniversaire d’un événement tragique, une enfilade de meurtres, un lieu isolé, une communauté de jeunes incapable de communiquer avec le sceptre adulte, la caméra subjective présentant le point de vue du psychopathe et qui se retournera contre lui pour nous le montrer au moment où ce fameux tueur s’en prendra à la vierge. Cette formule, on le devinera, ne permet pas si souvent de proposer des œuvres philosophiques et le processus de création les entourant (petits budgets, techniciens amateurs en début de carrière) fait souvent fi de grande valeur artistique.

Friday the 13th

Les talents combinés de Savini et de Manfredini

Encore aujourd’hui, des gens regardent Friday the 13th et ressentent ce pincement. Il faut le dire, les effets sanguinolents de Tom Savini représentent une énorme part de cette fougue qui nous traverse lors du visionnement. Inattendus, superbement orchestrés avec les effets de montage et ponctués par la sublime musique d’Harry Manfredini, les assauts de ce premier volet frappent fort. Nous sommes loin de l’exercice de style que représentait Halloween, qui misait davantage sur le suspense. Le film de Sean Cunningham axe tout sur l’exploitation graphique et facile de la violence, mais il le fait avec aplomb.

Le film d’horreur est un simulacre de toutes les horreurs possibles. Nous pourrions certes affirmer que dès 1897, sur le neuvième arrondissement de Paris, les gens, déjà friands de ce genre de représentations, pouvaient se hasarder au Grand guignol, où des artistes jouaient des scènes ultra violentes. Voilà ce qu’est la saga des Friday the 13th: un spectacle exploitant toutes les sauces. Plus ils deviennent prévisibles, plus on en connait les rouages et plus ils surpassent le simple statut de films pour devenir la cause de regroupements sociaux. Si vous avez eu la chance d’en découvrir en salles, vous savez qu’on en ressent une véritable participation de la part du public.

Des tueurs inattendus

L’identité de la responsable a certainement eu un impact sur le succès du film, puisqu’il s’agit dorénavant d’un personnage mythique. Ce n’est pas un hasard si le récent jeu Friday the 13th: The Game offrait des segments de l’histoire méconnus de Pamela Voorheese sur des cassettes à bandes magnétiques que les joueurs pouvaient trouver sur le camping. Ce personnage casse la baraque.

Lorsque Mme Voorheese entre en scène et nous interprète une version alternée de Norman Bates (la mère se prenant pour le fils mort, au lieu du fils personnifiant sa défunte mère), le spectateur se voit un tantinet désamorcé. Cette sympathique dame qui semble attentionné au départ se révèle être non seulement une connaissance de Steve Christy, l’instigateur de la réouverture du camp, mais aussi la meurtrière des deux premiers meurtres du film, se déroulant en 1958. Parmi une distribution somme toute assez banale, où il est amusant d’y entrevoir un jeune Kevin Bacon, Betsy Palmer s’est réellement imposée dans le rôle de cette mère aimante qui perd les pédales.

Friday the 13th

Même s’il ne s’agissait au départ que d’un gag, cette scène finale montrant un jeune Jason trisomique jaillir du lac pour saisir l’héroïne est un véritable moment de bravoure. Les quelques images entrevues du garçon n’étaient que très vagues et provenaient de l’imagination de sa mère. Peu importe ce que l’on perçoit lors de son irruption de l’eau, il ne s’agit pas d’un homme physiquement normal. Quand on y repense, peut-être était-il la cause des curieux feux de forêt abordé par le conducteur du camion au début du film?

Quoi qu’il en soit, qu’on aime ou non ce film et la franchise qui en a découlé, ils sont dorénavant des œuvres phares du cinéma de genre. Et après 40 ans et des dizaines de visionnements, Friday the 13th demeure toujours aussi divertissant.

Friday The 13th - 1980 trailer

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