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[SPASM 2019] Grande Soirée Horreur: une grande soirée parfaite

Le plus intéressant dans une soirée de courts-métrages, c’est de passer à travers une multitude d’univers en peu de temps. Évidemment, avec autant de variété, impossible de tout aimer, mais vendredi dernier au Club Soda, la sélection de la Grande Soirée Horreur a livré la marchandise à chaque fois. Avec l’hommage 15 ans Bagman qui venait également clore les célébrations, les festivaliers ont eu droit ni plus ni moins à une soirée parfaite.

N.D.L.R.: Les étoiles représentent les films préférés de la sélection de l’auteur.


Puzzle de Vincenzo Aiello (2019, 4 min)

Puzzle nous proposait un casse-tête de 4 minutes bien mystérieux lorsqu’une femme découvre des pièces dissimulées un peu partout dans son appartement. Lentement, elle commence à les assembler. Bien monté, on piétine d’impatience à découvrir ce qui se cache sur le fameux dernier morceau. La finale ouverte était de mise et glaçait le sang.

Puzzle image film

Etoile Horreur QuébecThe Burden de Nico Van den Brink (2019, 17 min)

James Wan et Sam Raimi travaillent présentement à adapter le court néerlandais qui nous propose une histoire de grenier comme on les aime, où une jeune femme est invitée à passer un week-end dans la maison familiale au passé lugubre de son petit ami. Espérons que les deux icônes de l’horreur parviendront à recréer toute la chimie qui opère ici entre les acteurs. Même si la décision d’aller « voir dans le grenier » est plutôt douteuse, The Burden ne se prend pas trop au sérieux avec ses dialogues savoureux et nous propose une bonne dose de frissons.

The Burden image film

Le reflet de Louis-David Jutras (2018, 5 min)

D’un côté, on s’explique mal pourquoi un festival veut reprogrammer un court qu’il a lui-même projeté il y a un an. De l’autre, Le reflet, qu’on avait vu au Kino Kabaret 2018, était parfait pour la Grande soirée horreur et a très bien fait réagir la salle! Au final, on était bien heureux de pouvoir revoir le film sur grand écran.

Le reflet image film

Bedtime Story de Lucas Paulino et Ángel Torres (2019, 9 min)

Ça nous prenait une histoire de sorcière cette année! Deux enfants sont envoyés au lit plus tôt que prévu. Le plus jeune du lit du bas demande une histoire à sa mère. Le plus vieux du le lit du haut écoute attentivement. Les jeunes interprètes sont parfaits, l’ambiance est lugubre à souhait et l’histoire pourtant simple propose un revirement macabre satisfaisant. Dommage que certaines scènes trop sombres se perdaient dans la projection.

Bedtime Story image film

Etoile Horreur Québec

Bad Hair de Oskar Lehemaa (2019, 15 min)

On délaisse ici le surnaturel pour une dose de gore et de rire. L’idée est simple: un homme au crâne dégarni essaie une crème miracle qui fait repousser les cheveux. Sans dialogue, le court s’appuie sur des effets visuels et sonore démesurés pour créer son effet. Et quel effet! Bad Hair est l’un des films les plus repoussants à avoir été montré à SPASM. Et si le court s’annonçait comme un délire comique, c’est plutôt dans le cauchemar qu’il se termine avec une séquence assez magnifique dont on taira la thématique. Très fort!

Bad Hair image film

Stay de David Mikalson (2017, 8 min)

Stay quant à lui propose une messe noire comme on en a rarement vue lorsqu’une des jeunes femmes d’un cercle satanique ne se comporte pas comme souhaité. Le court surprend et fait beaucoup rire, notamment grâce à la performance pince-sans-rire de son actrice principale Anna Seregina. Côté démon, l’équipe a fait un travail assez remarquable au niveau des maquillages.

Stay image film

Etoile Horreur Québec

Great Choice de Robin Comisar (2017, 7 min)

Great Choice nous a été présenté comme un film à voir après un bon joint. Une pub télé rétro de Red Lobster joue en boucle sous nos yeux, mais devient tranquillement de plus en plus inquiétante. Les effets nous plongent dans un style vidéo des années 90 et alternent avec de fausses scènes de tournage brutales. Un malaise s’est même installé lors d’une scène de torture impliquant de la sauce chaude. Car oui, le manège surréaliste, qui était au départ plutôt rigolo, dérape lui aussi de façon assez dramatique. À voir bien à jeun pour éviter le bad trip.

Great Choice image film

Foyer de Sophie B. Jacques (2019, 10 min)

L’autre court québécois de la soirée qu’on avait bien hâte de découvrir était celui de Sophie B. Jacques, qui s’est inspirée de son expérience personnelle en tant qu’hôte Airbnb pour son court hitchcockien. Foyer ne donnait peut-être pas dans les effets chocs et tapageurs, mais n’est pas à négliger pour autant! Les acteurs Marianne Farley (La chute de Sparte) et Joël Marin (Mensonges) forment un duo de maniaques plutôt efficace et la réalisation nous proposait des transitions inventives, très agréables à l’œil.

Foyer image film

La Proeza de Isaac Berrocal (2018, 14 min)

Avec La Proeza, on assistait à un autre genre de messe satanique où l’atmosphère n’était pas à la rigolade cette fois. Une femme se rend au chevet d’une vieille dame pour un avortement maison. Elle ignore toutefois devant qui elle se trouve. Bien que le court n’offrait pas de grands frissons, l’ambiance glauque et les images percutantes qu’il présentait, sans jamais trop en montrer, étaient plutôt parfaites pour la soirée.

La Proeza image film

Le bagman – Profession: Meurtrier

L’un des moments les plus attendus était certainement l’arrivée sur scène du collectif RKSS — nouveau et ancien trio — pour la projection spéciale anniversaire du court culte Le bagman – Profession: Meurtrier. Les festivités ont failli tourner au vinaigre lorsque l’équipe d’organisation s’est rendue compte que le masque de papier du tueur qui devait aussi faire une apparition sur scène manquait à l’appel! Heureusement, un fan déguisé en Bagman a accepté de prêter son masque à Marc Parenteau, qui a finalement pu revêtir le déguisement pour l’occasion. Les cinéastes, l’équipe et le public étaient finalement bien heureux et c’est avec quelques verres dans le nez, comme il se doit, qu’on a pu apprécier le court qui, avouons-le, fonctionnait toujours aussi bien quinze ans plus tard. Lisez notre dossier sur Le bagman, où on a pu discuter du phénomène bien québécois avec François Simard, membre du Roadkill Superstar.

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