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10 Films d’horreur qui ont (un peu, beaucoup) honte de leur remake

Y a des moments où je me demande ce qui peut bien passer par la tête des producteurs hollywoodiens pour lancer tel ou tel remake, reboot, ou suite.

Cette tendance au recyclage concerne particulièrement deux genres qui, depuis le temps, sont devenus presque auto-parodiques tant ils obéissent à des codes ultra-identifiables : la comédie romantique et, bien entendu, le film d’horreur. Nos bonnes vieilles péloches censées nous faire frissonner, ou au moins nous faire sursauter sur le canapé en renversant notre bol de chips. Le problème ? À force de vouloir ressusciter les classiques, Hollywood se transforme en nécromancien maladroit. Et au lieu d’invoquer les esprits du cinéma, il nous sert des zombies d’œuvres, qui ont tout du cadavre vidé de leur substance.

Voici donc une sélection subjective (oui, je vous vois les puristes dans le fond) de 10 remakes d’horreur qui auraient peut-être mieux fait de rester au stade de projet.

1. Morse (Låt den rätte komma in) (2008) → Let Me In (2010)

L’original suédois de Tomas Alfredson est un bijou de poésie macabre, tout en retenue, un drame d’enfance maquillé en film de vampire. Le remake américain de Matt Reeves n’est pas catastrophique, loin de là. Mais il traduit tout, explicite tout, gomme l’ambiguïté et… met trop de CGI. Quand un film d’horreur commence à ressembler à un épisode de Stranger Things, on perd un peu le frisson.

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 » Ce n’est pas contre toi, mais tu es un mauvais remake »

2. Carrie (1976) → Carrie (2013)

L’original de Brian De Palma est un chef-d’œuvre baroque et poisseux, avec une Sissy Spacek fantomatique et terrifiante. Le remake avec Chloë Grace Moretz ? Un épisode de Riverdale avec des pouvoirs télékinétiques. C’est joli, propre, lisse, et totalement dénué de la violence psychologique du roman de Stephen King. Même Julianne Moore n’arrive pas à sauver ce bal de promo trop bien éclairé.

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 » Mais qu’est ce que je fous encore dans un autre remake, moi ? »

3. Freddy – Les Griffes de la Nuit (1984) → A Nightmare on Elm Street (2010)

On ne touche pas à Freddy. C’est une règle non écrite. Sauf que Michael Bay, producteur du remake, s’est dit que si, et il a donc engendré un Freddy emo, dépressif, sans humour, et avec une backstory glauque qui enlève toute l’ambiguïté du personnage. L’original avait un côté punk, délirant, bordélique – le remake est un PowerPoint sinistre avec des effets numériques.

Les Griffes de la Nuit (1984) Bande Annonce [VOST-HD]
On laisse l’original ici, histoire de rappeler qu’on ne touche pas à un film culte.

4. I Spit on Your Grave (1978) → I Spit on Your Grave (2010)

Déjà à la base, le film original était ultra-controversé. Une vengeance féminine radicale, filmée avec une froideur clinique. Le remake pousse tout à fond : plus de sang, plus de cris, plus de tortures, moins de subtilité. On passe du malaise volontaire à la complaisance crade. À force de vouloir « actualiser », le remake finit par taper à côté de la plaque. Les thématiques de film de 1978 reste (malheureusement) actuelles. Le remake n’aura pu qu’effleurer la surface d’un des films les plus censurés au monde.

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Moi après avoir vu le film

5. The Thing (1982) → The Thing (2011)

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The Thing, Arrow Video jaquette Blu-ray, 2017

Alors techniquement, c’est un prequel. Mais tout le monde sait que c’est un remake déguisé. Là où Carpenter nous servait paranoïa, ambiance glaciale et effets pratiques d’une ingéniosité folle, la version 2011 balance des CGI dégueulasses et une héroïne badass sortie d’un tutoriel « écris ton perso féminin fort« . Dommage, car le décor polaire était une super idée. Mais la magie a fondu avec la glace.

6. Maniac (1980) → Maniac (2012)

Le remake a ses fans, notamment pour son choix audacieux de tournage à la première personne. Elijah Wood, post-Frodon, s’en sort bien. Mais le film a perdu l’horreur crasseuse, urbaine, presque documentaire du film original. On est dans quelque chose de plus stylisé, plus introspectif, moins dérangeant. Maniac, mais arty. Un peu comme si le tueur en série avait suivi une formation en esthétique.

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Pourquoi on ne fait plus des affiches comme ça ?

7. Psychose (1960) → Psycho (1998)

Gus Van Sant. Plan par plan. En couleurs. Avec Vince Vaughn. Voilà. On pourrait s’arrêter là. Remaker un film parfait, à l’identique, c’est comme réenregistrer Bohemian Rhapsody avec de l’autotune. Une expérience de cinéma presque conceptuelle, qui ne fait que souligner l’inutilité de sa propre existence. Hitchcock doit encore tourner dans sa tombe (en contre-plongée).

Psycho (1998) - Official Trailer (HD)

8. The Wicker Man (1973) → The Wicker Man (2006)

Ah, celui-là… Le remake avec Nicolas Cage est devenu culte, mais pour les mauvaises raisons. L’original britannique est une œuvre étrange, païenne, envoûtante. Le remake est un chaos hallucinant où Cage frappe des femmes déguisées en abeilles. La fin est involontairement hilarante, et le film ressemble à une parodie… sans savoir qu’il en est une. Une offrande ratée aux dieux du remake.

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mes intentions après avoir vu le remake

9. Evil Dead (1981) → Evil Dead (2013)

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Un cas un peu à part, car le remake est techniquement très solide. Gore jusqu’à la moelle, d’une brutalité chirurgicale, et visuellement impressionnant. Mais il lui manque quelque chose d’essentiel : l’ironie. Evil Dead version 1981, c’est du cinéma de potes bricolé avec trois litres de sirop de fraise et une caméra possédée. Le remake, lui, se prend très au sérieux, oublie le fun, et devient presque… trop propre dans sa crasse. Un beau carnage, mais sans l’âme de la cabane.

10. Candyman (1992) → Candyman (2021)

Le remake de Nia DaCosta par Jordan Peele avait tout pour réussir : ambition sociale, esthétique soignée, et respect du mythe. Et pourtant, ça coince. Le message antiraciste, déjà présent dans l’original, devient ici surligné au Stabilo fluo, au point d’éclipser le côté horrifique. Candyman devient un concept plus qu’une menace. Et quand ton croque-mitaine passe plus de temps à faire passer des métaphores qu’à hanter les miroirs, on perd un peu de sa magie noire.

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la réaction de Candyman 1992 devant Candyman 2021

En conclusion ?

Un bon remake d’horreur, c’est possible (La Mouche, Dawn of the Dead, etc.). Mais trop souvent, ces refontes sont comme des maisons hantées remeublées par IKEA. Propres, efficaces, mais sans âme. Et surtout : ils prennent leur public pour des amnésiques. À force de tuer l’original sous prétexte de l’honorer, on finit avec des cimetières de bonnes idées. Et parfois, comme disait un certain Mr. Romero :

When there’s no more room in hell, the remakes will walk the earth.

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