Pour son premier long-métrage, créé avec des ressources limitées et toute la passion et la créativité d’une équipe jeune et débrouillarde, le réalisateur américain Alexander Ullom aborde dans son scénario les troubles ayant marqué sa génération. Pensé durant le temps confus et anxiogène qu’a été la pandémie — moment où les artistes terminaient leurs études cinématographiques — puis travaillé pendant plusieurs années, le résultat est un film profondément personnel, troublant, mais dont le concept marquant pourra parler directement à toute une génération, ou, comme le mentionne son réalisateur, à « quiconque a déjà grandi ».
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L’intrigue est simple : quatre amis partageant une voiture au milieu de la nuit se retrouvent piégés au cœur d’une route sombre, qui semble infinie. Impossible de revenir en arrière, la route étant soudainement bloquée, et le chemin devant eux ne semble jamais évoluer, comme s’ils étaient pris dans un rêve étrange. Pire encore : s’ils arrêtent la voiture et tentent d’explorer la forêt qui les entoure, le quatuor se retrouve encerclé par une horde d’humains enragés, courant vers eux en hurlant et tentant de les attaquer.
C’est donc dans une sorte de boucle, ou de mystérieuse représentation d’un purgatoire, que les amis se retrouvent piégés, tentant de démêler leur infortune au fur et à mesure que les journées se succèdent visiblement à l’infini, puisque l’indicateur d’essence de la voiture ne descend jamais — contrairement à l’état mental du groupe, qui décline progressivement…
Il n’en faut pas plus pour développer une intrigue unique, prenant son intérêt dans le mystère qui entoure les événements, et qui s’épaissit au fil de l’évolution de la situation. À l’instar des quatre amis dans la voiture, les spectateurs n’auront que très peu d’informations à se mettre sous la dent pour élucider le mystère, et c’est cette incertitude, ce doute constants, qui font la force du film.
Au-delà des réponses qu’on pourrait chercher à obtenir, ce sont les relations entre les personnages qui seront approfondies au cours de l’œuvre, dans des dialogues ingénieux et inspirés, servis par une distribution de bon calibre. Et si It Ends souffre parfois de quelques longueurs, plutôt inévitables vu la nature cyclique du concept qu’il nous propose, la tension est toutefois maîtrisée, efficace, et donne au film un sentiment d’immersion unique.
Le premier long-métrage d’Alexander Ullom est une proposition rafraîchissante, mature, d’une impressionnante profondeur. Même s’il n’a rien à voir esthétiquement ou conceptuellement avec celui-ci, on y retrouve le même sentiment de claustrophobie, de panique et de mystère que dans The Blair Witch Project, également fruit d’une équipe de jeunes cinéastes dont l’inventivité permet à un concept bien simple de transcender ses idées. Une chose est certaine : It Ends ne ressemble à rien d’autre que ce que vous aurez vu dans le cinéma d’horreur récent — et son unicité en fait sa plus grande force.

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