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[Critique] « Caught Stealing » : personne ne gagne, tout le monde saigne.

Caught Stealing Charlie Huston

Aronofsky revient avec un film qui un film qui sent la sueur, le sang et les balles perdues : Caught Stealing, adapté du roman noir de Charlie Huston, est une plongée dans un univers de losers et de violence urbaine qui n’a rien à envier aux polars de la fin des années 90. On pense aussitôt à Fight Club ou Requiem for a Dream qui secouaient le spectateur avec un mélange d’adrénaline et de désespoir. Aronofsky n’a d’ailleurs jamais cessé de filmer des corps malmenés, coincés entre destin et pulsion d’autodestruction.

C’est l’histoire d’un homme qui n’a rien demandé à personne. Vraiment rien. Il n’a pas braqué de banque, pas insulté la mauvaise personne, pas même oublié de rendre un livre à la bibliothèque. Il a juste accepté de garder le chat de son voisin punk.

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Résultat : le monde s’écroule sur lui comme si l’univers avait décidé que c’était son tour d’être piétiné.

Caught Stealing Poster

Caught Stealing transforme ce geste anodin en apocalypse intime. Un chat devient le McGuffin le plus improbable de la décennie, et Hank Thompson (Austin Butler) ex-joueur de baseball raté, se retrouve aspiré dans une spirale où tout le monde veut lui faire payer quelque chose — même s’il ne sait pas quoi.
Aronofsky adore ça : filmer la collision entre le banal et le cauchemar. Après tout, qui d’autre aurait pu nous convaincre qu’un frigidaire dans Requiem for a Dream pouvait devenir un monstre?

On ne choisit pas toujours ses guerres. Parfois, elles débarquent avec un chat sous le bras.

Le film respire la poisse. Bars miteux, ruelles crades, appartements où la lumière semble avoir été inventée uniquement pour rappeler aux personnages qu’ils n’ont aucune issue. La caméra tremble, s’accroche à Hank comme une sangsue, et la bande-son bat comme une migraine qui refuse de passer. C’est le réalisme sale des polars seventies, remixé par un Aronofsky qui se souvient encore de ses tripes de jeunesse.

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Mais ce n’est pas seulement un film de gangsters ou de chats malchanceux. Caught Stealing est une parabole sur la fragilité humaine : comment un type ordinaire, déjà lessivé par la vie, peut se retrouver réduit en bouillie par une suite d’accidents absurdes. Aronofsky filme l’homme moderne comme Palahniuk écrivait ses antihéros : trop fatigués pour être des révoltés, trop coincés pour s’en sortir, mais assez humains pour qu’on s’y reconnaisse.

En bref : brutal, ironique, drôle malgré lui. Pas un chef-d’œuvre, mais un film qui frappe là où ça fait mal — et qui vous rappellera que parfois, il suffit d’un chat pour que tout parte en enfer.

Un polar coup de poing, aussi absurde que cruel, qui nous replonge dans la folie nihiliste des années 90.

CAUGHT STEALING – Official Trailer (HD)
Note des lecteurs0 Note
Pour les fans...
de Fight Club, qui pensent que la violence est une thérapie de groupe.
de Uncut Gems, qui trouvent normal que l’angoisse cardiaque dure deux heures.
Pulp Fiction, mais qui se demandent parfois si la vraie star, ce n’était pas le chat.
4.5
Note Horreur Québec

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