« La main qui berce l’enfant » : Michelle Garza Cervera dissèque le malaise avec précision [Entrevue]

C’est un classique qui n’avait rien demandé, et c’est précisément pour cela que son retour intrigue. Plus de trente ans après sa sortie, The Hand That Rocks the Cradle revient hanter les écrans sous le titre en français de « La main qui berce l’enfant », dans une relecture contemporaine signée Michelle Garza Cervera. La cinéaste mexicaine, déjà remarquée pour son regard affûté sur les tensions sociales et intimes, s’attaque ici à une figure archétypale : celle de la maison qui protège… ou qui dévore.

Mary Elizabeth Winstead incarne Caitlin Morales, une mère de famille aisée vivant en banlieue qui engage une nouvelle nounou, Polly Murphy (Maika Monroe), avant de découvrir qu’elle n’est pas celle qu’elle prétend être.

Produit par 20th Century Studios, le film réunit Mary Elizabeth Winstead et Maika Monroe dans un face-à-face tendu, où la quiétude d’un foyer bourgeois se fissure sous le poids d’une menace latente. Loin du simple thriller psychologique, cette relecture s’impose comme une dissection méthodique des faux-semblants de la sécurité domestique.

Ce huis clos anxiogène est disponible depuis le 22 octobre sur Disney+. À en juger par la bande-annonce, Michelle Garza Cervera ne cherche pas à ménager le spectateur : elle installe le cauchemar avec une précision chirurgicale, au plus près de ses nerfs.

Lors de notre entretien, Michelle Garza Cervera évoque avec précision la rencontre entre ses deux actrices principales :

« From the moment they arrived and we started working together… the chemistry between them was incredible. Seeing actresses of this level do that work — it was unforgettable. »

Cette douceur dans la voix contraste avec la rigueur de sa mise en scène. Le malaise, chez Garza Cervera, n’explose jamais : il s’infiltre. Lentement, méthodiquement, comme un poison domestique. « La main qui berce l’enfant » ne se contente pas de revisiter un mythe du thriller : le film le réinscrit dans une époque où la confiance se délite à la vitesse d’un défilement d’écran.

📽️ Notre entrevue avec Michelle Garza Cervera est à présent disponible — une discussion sur la direction d’actrices, les zones grises du foyer et la peur utilisée comme instrument politique et narratif à ne pas manquer.