Sous les eaux de Rosalie Demers n’est certainement pas un roman d’horreur pure, mais plutôt un chef-d’œuvre littéraire mêlant thriller, policier et fantastique qui en vaut pleinement le détour. Ce livre, publié en septembre dernier, fait partie de la collection Tête ailleurs des éditions Tête Première, et se trouve à être le premier roman de l’autrice — chapeau à elle!
Depuis la disparition de son frère, Rachelle s’abandonne peu à peu à l’alcool et aux coups d’un soir. Un matin, elle découvre son amant mort au bas des escaliers et, en touchant son corps, bascule dans ses derniers instants. À travers cette expérience, l’image de son frère surgit, rallumant l’espoir de le retrouver. Sombrant dans l’obsession, Rachelle traque les morts, espérant revoir son frère.
Tout d’abord, Sous les eaux, c’est vraiment une lecture qui accroche dès les premières pages grâce à l’hybridité des genres — fantastique, thriller et policier. On passe d’une enquête pleine de tension pour résoudre une disparition à des moments où le surnaturel s’invite, sans prendre toute la place. Les passages où Rachelle plonge dans les derniers instants des morts qu’elle croise ne sortent pas de nulle part : ils donnent encore plus de sens à l’histoire, en la rapprochant de réalités très humaines comme le deuil, la peur ou l’espoir. On se retrouve alors avec un récit original, qui sort des sentiers battus et qui garde le lecteur en haleine du début à la fin.
Ensuite, ce qui frappe dans Sous les eaux, c’est à quel point on s’attache vite à Rachelle, la protagoniste. Elle incarne une femme forte, déterminée à découvrir la vérité, coûte que coûte. Et malgré certaines décisions douteuses qu’elle prend, on peut la comprendre. Cette force rend son parcours d’autant plus marquant, car on la suit dans des situations parfois difficiles : certaines scènes sont dérangeantes, presque dégoûtantes, et viennent accentuer la noirceur de l’histoire. À l’inverse, d’autres moments sont empreints de tristesse et de fragilité, révélant toute la gamme d’émotions humaines.
Pour conclure, en refermant le roman Sous les eaux, on reste marqué par l’intensité de l’histoire et la force de Rachelle. Rosalie Demers réussit à mélanger suspense, émotions et surnaturel avec aisance… C’est un livre qui mérite vraiment qu’on s’y plonge!
Extrait – Sous les eaux
« Jamais sa mère n’allait gober cette histoire. Intégrer le corps d’un cadavre, vraiment? Même elle en avait douté. Mais depuis la lecture de l’article de journal, elle en était convaincue : Gary était mort cette nuit-là. Et, sous sa peau, elle avait vécu ses dernières heures. La Faucheuse avait foudroyé l’homme de nouveau et la pendule du temps s’était remise à zéro. Rachelle avait déjoué la trajectoire de sa soirée, mais le destin de Gary était scellé. Bien qu’incroyable, cette mort lui importait peu. Un raté de moins sur terre, bonne nouvelle. »
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