Un incontournable
Silent Night, Deadly Night de 1984 fait partie de ces slashers qui sentent la VHS usée et le sapin en plastique. Un classique que les amateurs d’horreur à l’ancienne ressortent chaque année, comme une véritable tradition qu’on cache aux enfants pour ne pas tuer la magie des Fêtes. Dès sa sortie, le film a déchaîné les foules pour de mauvaises raisons : des publicités provocantes diffusées aux heures de grande écoute, des parents outrés, et une panique qui a finalement poussé les studios à retirer le film des salles après seulement quelques jours.
Le film racontait l’histoire de Billy Chapman, un jeune homme traumatisé après avoir assisté à la mort de ses parents, froidement assassinés par un criminel se présentant comme le Père Noël. Désormais seul au monde, il grandit dans un orphelinat dur et froid. Très anxieux à l’approche des fêtes, il reste effrayé et marqué par la figure du Père Noël. Une fois adulte, il se retrouve employé dans une boutique de jouets où il doit revêtir le costume du Père Noël pour l’événement de Noël.
Son traumatisme refait surface et il se met à tuer tous ceux qu’il considère comme « méchants ».
Devenu un symbole de l’horreur de Noël, le film s’est taillé une réputation que le temps n’a jamais réussi à effacer. Malheureusement, sa descendance est tout aussi célèbre, avec cinq suites aussi improbables que tristement cultes. Mention spéciale au deuxième volet, probablement l’un des plus connus dans la catégorie so bad it’s good.
En 2012, Silent Night, un remake moderne, a vu le jour, mais le film prend toutes les libertés possibles pour s’éloigner de l’original, préférant le gore et la surenchère visuelle à la déchéance psychologique qui faisait la force du premier.
Un renouveau
Les fans de slasher ont été très sages cette année, puisque Mike P. Nelson, le réalisateur du remake Wrong Turn, nous offre un cadeau que personne n’attendait vraiment : un nouveau remake de Silent Night, Deadly Night.
Mais apportera-t-il la joie dans chaque cœur qui bat?
Essentiellement, l’histoire reste la même.
Billy, interprété par Rohan Campbell (Halloween Ends, The Monkey), est traumatisé par la mort de ses parents. Mais cette fois, il se sent envahi par une force qui le pousse à tuer vingt-cinq personnes chaque décembre pour apaiser la voix qui le hante. Son dernier déménagement le mène à Hackett, une petite ville tranquille où il décroche un emploi de vendeur chez Ida’s Trinket Tree. Là, il rencontre Pamela (Ruby Modine), dont il tombe rapidement amoureux. Pour la première fois depuis longtemps, Billy ose imaginer une vie simple et paisible.
Mais Charlie, la voix qui hante son esprit, ne cesse de lui rappeler sa véritable mission. Une voix sinistre qui plane comme une menace au-dessus des habitants de Hackett.
Heureusement, j’ai écouté les clochettes du joyeux temps des Fêtes et je me suis lancé dans le visionnage de ce film. Aucune attente, mais à mon grand bonheur, quelle agréable surprise!
En tant que fan de l’original, j’étais heureux de voir qu’on replonge encore davantage dans la détresse psychologique, ce qui avait été délaissé dans la version de 2012. Billy est de retour, et Rohan Campbell est très inquiétant dans son rôle. L’histoire d’amour avec Pamela renforce également la psychologie du personnage et nous donne encore plus l’impression de marcher sur un mince fil entre la folie et la sécurité, fil qu’apporte un quotidien plus stable malgré la personnalité de Pamela.
Malgré la présence des producteurs de Terrifier 3 et Street Trash, ne vous attendez pas à un film purement gore. On revient parfois à une horreur plus suggestive, qui laisse place à l’imagination, ou à quelques giclées de sang en CGI. Peut-être est-ce dû à un manque de budget, mais le film ne triche pas : lorsqu’il doit être gore, il l’est sans retenue.
Loin du simple slasher, l’histoire prend un tournant inattendu et se transforme en un suspense que personne n’aurait anticipé à l’annonce de ce remake.
Cette nouvelle version ne cherche pas non plus à se prendre trop au sérieux, surtout avec certaines références à Silent Night, Deadly Night 2. Malgré quelques longueurs, le film transmet un message, et ce remake redonne un second souffle à la franchise.
Finalement, l’œuvre rend un bel hommage au classique tout en affirmant sa propre personnalité, et ce n’est pas pour nous déplaire. Personne ne sera traumatisé comme c’était le cas pour l’original, mais il pourrait devenir une nouvelle tradition de Noël pour une génération. Un beau cadeau qu’on n’attendait pas sous le sapin.
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