Nous voilà en décembre, et pour ouvrir la dernière vague de films d’horreur de l’année, la suite du jeu culte Five Nights at Freddy’s débarque aujourd’hui avec Five Nights at Freddy‘2.
Où en était-on dans le premier film?
Pour remettre l’intrigue en contexte : situé en 2000, le premier film suivait Mike Schmidt, incarné par Josh Hutcherson, qui se voyait forcé d’accepter un emploi de gardien de nuit dans la pizzeria abandonnée Freddy Fazbear’s Pizza. Au cours de ses cinq nuits sur place, il découvrait le passé trouble du restaurant, lié à la disparition d’enfants dans les années 1980.
Sa sœur Abby, interprétée par Piper Rubio, développait de son côté un lien « spirituel » avec les animatroniques possédés.
Vanessa (Elizabeth Lail), la policière dont Mike se rapproche, révélait de son côté un lien plus intime avec l’affaire : son père, William Afton, fondateur de la pizzeria, était derrière les disparitions, ayant tué les enfants et dissimulé leurs corps dans les animatroniques afin d’en exploiter les âmes.
Le retournement final dévoilait que Steve Dangler, interprété par Matthew Lillard et présenté comme le conseiller de carrière de Mike, n’était autre qu’Afton lui-même, caché sous le costume du Lapin Jaune pour manipuler les robots possédés.
L’intrigue se concluait lorsque Abby révélait la vérité aux enfants qui habitent les animatroniques à travers ses dessins, les incitant à se retourner contre le Lapin Jaune et entraînant sa disparition, du moins pour un temps…
Et où en sommes-nous aujourd’hui?
La suite s’ouvre sur un événement survenu en 1982 dans une autre succursale de Fazbear’s Pizza, un lieu que les adeptes du jeu reconnaîtront immédiatement : c’est là que se déroulent le meurtre de Charlotte Emily et la naissance de la Marionnette, incarnée ici par Audrey Lynn Marie. Après une courte interaction avec la jeune Vanessa Afton, Charlotte aperçoit le Lapin Jaune en train de mener un enfant à l’écart de la fête d’anniversaire. Vanessa tente de l’en dissuader, mais Charlotte choisit tout de même de le suivre. Charlotte réapparaît alors sur scène, chancelante, portant le garçon qui reprend connaissance, avant de révéler qu’elle a été poignardée. Une trappe s’ouvre sous ses pieds, laissant surgir la Marionnette tenant son corps sans vie.
Le récit avance ensuite de vingt ans, soit un an après les événements du premier film. Mike tente de reprendre une vie normale, tandis que Vanessa est submergée par les cauchemars et les hallucinations liés à son père et à ses traumatismes d’enfance. Abby, de son côté, ressent la nostalgie de ses amis surnaturels.
Mais cette fois, un autre acteur semble tirer les ficelles de la Marionnette, orchestrant un plan plus ambitieux que ce que le premier film laissait entrevoir.
Ce second volet offre-t-il davantage que son prédécesseur?
L’un des points faibles du film est sa difficulté à créer une tension dramatique soutenue à partir des éléments qu’il propose. Malgré une histoire riche et des enjeux bien définis, la mise en scène reste limitée par sa classification pour les treize ans et plus (PG-13), ce qui réduit l’impact de scènes pourtant conçues pour déranger.
Les scènes violentes manquent d’intensité, et l’absence de véritables enjeux dramatiques diminue le suspense. À cela s’ajoutent des dialogues très formatés, qui n’apportent ni émotion ni profondeur aux personnages.
Le scénario propose des idées intéressantes: une nouvelle force qui contrôle la Marionnette, un élargissement de l’histoire autour de ce personnage, mais il ne va jamais au bout de ce qu’il amorce. On a souvent l’impression que le film s’arrête avant d’exploiter pleinement ses pistes, comme s’il hésitait à assumer ses propres ambitions.
Le film reste toutefois pertinent lorsqu’il aborde la violence envers les enfants, un thème central de la franchise. La scène qui revient sur le destin de Charlotte et sur la naissance de la Marionnette est d’ailleurs l’un des moments les plus forts : elle rappelle que derrière les animatroniques colorés se cachent des disparitions, des traumatismes et une horreur que l’on préfère souvent éviter. Cette idée apporte au film un poids émotionnel que l’intrigue principale n’arrive pas toujours à générer.
Au final, Five Nights at Freddy’s 2 enrichit son univers et propose quelques scènes marquantes, mais reste freiné par une mise en scène trop prudente. Les intentions sont là, les idées aussi, mais le film n’atteint jamais tout son potentiel horrifique, un constat qui rejoint celui du premier volet..
Dans les salles québécoises depuis le 5 décembre.
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