Les feuilles tombent des arbres, les citrouilles ont montré leurs couleurs, et The Strangers : Chapter 2 vient de paraître en salles. Nous savons depuis longtemps que cette relecture du désormais classique éponyme s’étendra en trois volets.
Plusieurs reprochaient au premier chapitre d’être une pure copie du film original de 2008, lui-même un calque du film français Ils, datant de 2006, qui abusait aussi de différents emprunts à Straw Dogs, Halloween, Blood Simple ou même Funny Games. Alors, que propose cette suite?
Juste après avoir été conduite à l’hôpital, une jeune survivante d’un assaut meurtrier doit fuir les psychopathes masqués déterminés à la traquer pour l’éliminer.
The Strangers : Chapter 2 souffre d’être le volet central d’une trilogie, puisque l’histoire n’a ni début ni conclusion. Le scénario se contente d’enfiler des scènes de poursuites, souvent juteuses, mais parfois invraisemblables et forcées.
N’était-ce pas déjà le cas du film tant aimé de 2008, où Liv Tyler semblait désespérée à se cacher devant une fenêtre pour être certaine de se faire attraper? Certainement, mais le film générait un suspense très solide, basé sur l’idée du huis clos et de l’invasion de domicile.
Ici, l’action ne reste jamais au même endroit. Qu’il s’agisse des longs couloirs d’un hôpital trop désert, d’un jeu de cache-cache dans une morgue non surveillée ou de courses en forêt, ce second chapitre a très bien saisi que les amateurs de slashers raffolent des séquences où le croque-mitaine tente de mettre la main sur sa proie pour la découper.
Le problème, c’est que rien d’autre, ou presque, n’arrive. Le changement de lieux n’empêche aucunement le récit d’errer dans sa minceur. Certains longs segments de traque sont sans dialogues, et les moins friands du sous-genre risquent de trouver le résultat assez lourd. C’est très étrange, puisque dans ses méandres les plus farfelus, incohérents et excessifs, The Strangers : Chapter 2 demeure divertissant.
Par ailleurs, l’héroïne éplorée du premier film devient de plus en plus apte à rugir et à se défendre, et l’aspect survival semble plus prononcé que jamais. Bien sûr, le scénario recycle plusieurs poncifs du genre, certains à titre d’hommages, d’autres par pure paresse. Pourtant, l’ensemble a le mérite d’assumer ce qu’il est et de ne jamais bifurquer vers l’humour pour se donner un faux alibi d’ironie. On se risque cette fois à certaines révélations sur les bourreaux, et on espère encore un coup de théâtre pour le chapitre final.
La réalisation de Renny Harlin reproduit très bien des codes usés, mais réussit tout de même à générer certaines tensions ici et là. Il faut dire que le cinéaste est un maître dans la confection de ces petits films d’horreur créés à la chaîne, et il réussit souvent à rendre des longs métrages, qui auraient été de la pure médiocrité sans sa présence, sympathiques.
L’actrice Madeleine Petsch est très convaincante dans le rôle de cette survivante, mais aucun autre acteur n’est suffisamment visible pour nous étonner.
Au final, The Strangers : Chapter 2 s’adresse aux fans purs et durs de slashers, et il trouvera certainement son public parmi eux. Ne vous attendez à rien de grandiose, mais tout de même à plus que ce que la plupart des critiques essaieront de vous faire croire.
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