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Déjà deux longues années se sont écoulées depuis la première mondiale de la refonte de The Toxic Avenger au Fantastic Fest. En fait, on avait déjà hâte de le visionner en 2020, lorsqu’on annonça que Peter Dinklage (Game of Thrones) devait incarner le premier super-héros du New Jersey, puis, six mois plus tard, lorsque furent ajoutés coup sur coup le duo de stars hollywoodiennes Kevin Bacon (Friday the 13th, Tremors, Hollow Man, The Bondsman) et Elijah Wood (The Lord of the Rings, Sin City, Maniac).
La gang de Cabane à Sang était si excitée en vue de la sortie de l’improbable resucée 4 étoiles de Legendary Pictures que fut présenté l’original en juin dernier dans Hochelywood à Montréal, tandis que le Cinéma du Parc le présentait aussi hier soir en programme double avec la refonte qui sort en salles aujourd’hui.
Et on les comprend, comme le film — tourné principalement en Bulgarie en 2021 — est précédé d’un bon buzz et d’une prometteuse bande-annonce, suggérant qu’on avait heureusement préservé le ton drôlement transgressif de son inspiration. Disciples de l’art horrifique, on se doit de vous rassurer tout de suite : on n’a absolument pas affaire à une refonte dégriffée classée PG-13 et prédigérée pour le grand public, loin de là — on y revient en détails plus bas.
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Troma : mettre le cul dans le culte (ou la maison que bâtit Toxie)
Mais comment diantre est-ce qu’une minuscule série B si salement grotesque, crade et foncièrement politiquement incorrecte a obtenu une adaptation à gros budget est une excellente question à se poser.
Il faut savoir que, suite à sa sortie en 1984, le film de super-héros est rapidement devenu culte grâce à son passage en club vidéo, avant de devenir la marque par excellence de Troma Entertainment, qui est toujours aujourd’hui en activité (la doyenne des boîtes de production et distribution cinématographiques indépendantes américaines fut fondée en 1974).
En plus de figurines et produits dérivés, le film engendra également un trio de suites (deux films sortis en 1989, suivis d’un quatrième en 2000), une série de bédé chez Marvel (11 numéros publiés entre 1991 et 1992) et une pièce de théâtre musicale (2008), de même qu’un spin-off tout public nommé Toxic Crusaders, qui prit la forme d’une série animée à la TMNT (1991-1992), une mini-série de bédés également chez Marvel (1992) et un trio de jeux vidéo (sur NES, Game Boy et Genesis; 1992).
Mais on s’égare… ce que vous avez réellement besoin de savoir c’est que le synopsis de la refonte suit essentiellement la trame globale du film original.
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Quelque part à Tromaville…
Un pauv’tit concierge (vêtu d’un tutu rose) plonge malencontreusement dans des litres de produits toxiques engendrés par les agissements mercantiles et polluants d’un véreux membre du 1%. Après avoir muté en une espèce d’homme-éléphant ultra-violent doté d’une force surhumaine, il est dorénavant allergique à tout comportement toxique, devenant ainsi l’anti-héros que méritent les marginaux locaux.
À l’instar de ses collègues de chez DC et Marvel, son officieuse mission est de mettre hors d’état de nuire hordes de vicieux malfrats et leurs vilaines. Or, lorsque notre ami (qu’on surnomme Toxie) s’exécute, fusent plus souvent qu’autrement de grand-guignolesques et caoutchouteux amas de membres arrachés, poisseuses entrailles et torrents d’hémoglobine, pour l’immense plaisir des fanas de gore joyeusement dégoulinant, dans l’hilarité la plus totale.
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Fuckin’ stylé en vert fluo et rouge flash (SFX x NSFW = FTW)
Le cinéaste américain s’en est donné à cœur joie sur le plan visuel, en livrant des plans parfaitement stylés (dont la magnifique séquence de transformation), crevant l’écran avec une flamboyante palette de couleurs à la Primacolor. Du coup, le film tient toutes les promesses (et même plus encore) que n’a pas réussi à tenir le pourtant honorable Hobo with a Shotgun.
Il n’y a peut-être pas autant de nudité que dans Toxic 1er, mais on n’en a rien à branler, car Blair n’y est pas allé de main morte en termes de vulgarités et autres excès de violence gratuite, t’sais. À ce registre, sachez qu’on a été gâtés en s’il vous plaît : démembrements, énucléations et autres éviscérations anales sont au menu de ce buffet tout garni, le tout principalement exécuté à l’aide d’effets pratiques parfois augmentés d’imagerie numérique.
Et c’est sans même mentionner tous ces gags pissants (quelqu’un d’autre a vu Moby!?), références cinéphiliques nichées (de Swamp Thing, à Frankenstein et Freaks, en passant même par The Mask, The Simpsons et Week-End at Bernie’s!) et autres perles disséminées ici et là, qui vous feront assurément éclater de rire et/ou renverser votre popcorn sur votre voisin d’en avant!
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Rutilantes performances qui rock en ta
Dans le rôle éponyme (renommé ici Winston Gooze), Dinklage brille de tous feux, étant tout simplement touchant, alors qu’il rend parfaitement crédible une pourtant hautement risible et improbable prémisse. Cette dernière fonctionne car elle s’appuie sur la relation père-fils entre Winston et Wade, interprété adéquatement par le Canadien Jacob Tremblay (Before I Wake, Doctor Sleep, The Predator). Mention à la physicalité de la Britannique Luisa Guerreiro, qui incarne Toxie sous d’impressionnantes prothèses, alors que Dinklage prête sa chaude et grave voix au personnage sur toute la durée.
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De plus, les performances de Wood et Bacon sont à 11, alors qu’ils ont tous deux vraiment l’air de s’amuser comme des fous (presqu’autant que nous!). Bacon est littéralement désopilant dans les pantoufles et la robe de chambre de ce vil et tordu Bob, alors que Wood semble s’être inspiré du Pingouin de Tim Burton pour incarner Fritz, le frère de l’autre. Ce dernier est aussi le gérant du fantastiquement caricatural groupe de nü metal The Killer Nutz, qui semblent tout droit sortis du premier long métrage des TMNT ou de Class of Nuke ‘Em High. Sérieux, c’est comme si Limp Bizkit fusionnait avec Black Eyed Peas, mais en mode Juggalos, genre.
Aussi, les fans de musique lourde seront heureux d’apprendre que le chanteur de The Jesus Lizard et de Scratch Acid, David Yow (Under the Silver Lake), est hilarant dans le rôle d’un ex-MD (!) devenu hirsute SDF. Qui plus est, sachez que le film rend également un formidable hommage au défunt chanteur-bassiste de Motörhead, l’immortel Lemmy Kilmister (1945-2015), qu’on avait pu voir dans pas moins de cinq productions Troma, dont Citizen Toxie. D’ailleurs, en prime, vous aurez aussi droit à un généreux caméo (parlant!) du papa de Toxie, notre cher Lloyd Kaufman de chez Troma.
Et dire que le long métrage n’est que le deuxième film de Blair en tant que réalisateur, après I Don’t Feel at Home in this World Anymore (mettant en vedette Wood et Yow, entre autres). Ce qui est quand même assez impressionnant tant c’est réussi. Encore!
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Dans le fond, en y repensant bien, Toxie a toujours été aussi inclusif que « woke » avant le temps, fier défenseur des femmes et enfants d’abord, de la veuve à l’orphelin (en passant par la vierge, évidemment) jusqu’à n’importe quel membre issu d’une communauté marginalisée. Il a toujours préféré tailler dans le lard de la masculinité toxique (!) et du tout-puissant capitalisme, à grands coups de moppe radioactive et maculée du poisseux sang d’une bande d’absolument pas innocents.
Bref, tout ça pour dire que la refonte de The Toxic Avenger est aussi excellente qu’un grilled-cheese au fromage jaune extra-bacon, bouffé le lendemain d’une épique tournée des pires bars d’Hochellywood. Ou si vous ne buvez pas, comme des bonbons gummy aux Nerds après un quatre-papier. Et pour les amis des animaux, sachez qu’aucun oiseau, chat ni chien ne meurt à la fin (merci Toxie!). ‘Fait qu’allez donc le voir en salle, vous le méritez foutrement bien!
P.S. N’oubliez surtout pas de rester assis pendant tout le générique, pour une délicieuse surprise légèrement toxique!

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