Sham est réalisé par le cinéaste japonais Takashi Miike (Audition). Cela suffit déjà à nous mettre en haleine, mais quand on mentionne en plus que ce film est inspiré d’un fait divers, difficile de ne pas être enthousiaste. En une trentaine d’années, le cinéaste a tourné plus de cent longs-métrages, et il s’est montré à la hauteur dans plusieurs genres.
Un professeur de primaire, Seiichi Yabushita (Go Ayano), est accusé d’avoir gravement maltraité l’un de ses étudiants et de l’avoir incité au suicide.
Difficile, à première vue, de ne pas penser au chef-d’œuvre Monster de Hirokazu Kore-eda, mis en compétition à Cannes en 2023. Cela dit, le film de Miike prend rapidement une autre direction, puisqu’il y dissèque surtout la culpabilité médiatique, et non les secrets enfouis sous de supposées vérités. Si le scénario d’Hayashi Mori combine plusieurs genres comme le film de procès, le suspense et le drame familial, il le fait avec une certaine dextérité. Plusieurs observations psychologiques sur les différents tiraillements générés par les médias semblent tout aussi contemporaines que réalistes. Si l’on peut reprocher à l’ensemble de manquer de surprises et de revirements, le résultat n’en demeure pas moins poignant.
Miike, qui a l’habitude de faire cohabiter les genres de manière assez extravagante, fait preuve d’une sobriété désarmante dans sa mise en scène. Exception faite de l’ouverture, qui met en images les actions telles que racontées par la victime et sa mère, le cinéaste maintient une lente progression dramatique où la moindre action semble renforcer l’étouffement du protagoniste, de même que son inaptitude à défendre sa personne.
L’acteur Go Ayano (Gantz) offre une composition assez troublante, alors que Kou Shibasaki (Battle Royale) est terrifiante et glaçante dans le rôle de la mère.
Au final, Sham est un très bon film qui saura vous garder en haleine.
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