L’acteur Théodore Pellerin était de passage à Fantasia pour nous présenter son film Lurker. Le film raconte l’histoire d’un jeune vendeur qui tente de s’incruster dans la vie d’un chanteur vedette pour se tisser une place parmi les élites.
Horreur Québec a eu la chance de s’entretenir avec lui pour essayer d’en savoir plus.
______________________________________________________________________________________________
Horreur Québec : Dans le film Lurker, tu interprètes Matthew, qui tente désespérément de se rapprocher d’un chanteur vedette pour essayer de se trouver aussi une place au soleil. Je me demandais si, depuis que toi tu es connu un peu partout, tu avais eu l’impression d’avoir ce genre de personnage profiteur dans ta vie, qui voudrait profiter de ton succès pour rayonner?
Théodore Pellerin : Non, pas du tout. Mais c’est quand même un autre univers, le monde de la musique aux États-Unis, que celui d’un acteur qui joue parfois des personnages bizarres. Honnêtement, je n’ai jamais ressenti cela. On peut sentir parfois qu’il y a des gens un peu intéressés par ce que tu fais comme métier, mais je n’ai jamais eu ce genre de sangsues qui s’incrustent comme mon personnage le fait. En tout cas, s’il y en a, je ne le sais pas encore.
HQ : Le film semble vraiment questionner l’amour à sa manière. Qu’il soit de cœur, fraternel ou causé par l’admiration, est-ce qu’on peut aimer sans intérêt? Tu en penses quoi?
TP : Je crois qu’on peut avoir un rapport avec quelqu’un sans intérêt. Il n’y a pas toujours d’autres fins camouflées. J’ai l’impression que dans mes amitiés, c’est simplement pour l’ami qu’ils représentent que je suis bien avec eux et que je les aime.
HQ : Est-ce que, selon toi, le personnage que tu joues est un vilain?
TP : J’ai l’impression que tous les personnages du film sont des vilains. Oliver et mon personnage ont toujours une sorte de rapport d’opposition. Comme s’il y en avait toujours un des deux qui imposait les règles et un qui voulait répondre. Matthew comprend très vite qu’Oliver manipule aussi et joue avec les éléments pour atteindre le sommet. Pour moi, les deux sont comme des coquilles qui apprennent à se nourrir de ce qu’il faut.
HQ : Étant donné que je suis d’Horreur Québec, et que je sais que tu as flirté plusieurs fois avec le genre — autant pour ton épisode dans Patrick Senécal présente que le film There’s Someone Inside Your House — je me demandais si on avait des chances de te voir éventuellement comme tête d’affiche d’une grosse franchise comme Scream ou un film de l’univers de The Conjuring, par exemple?
TP : J’aimerais ça. Tout dépend du scénario. Je peux vraiment aimer n’importe quel genre si le scénario est bon. Si on me propose un film comme ça et que la lecture m’emporte, je vais être très heureux d’en faire partie, mais ce n’est pas le cas pour le moment.
HQ : J’espérais presque que tu me dises que tu allais être dans la prochaine série de Xavier Dolan, qui va baigner dans l’horreur, à ce qu’on dit.
TP : Oui, c’est vrai. Je devrais peut-être l’appeler.
HQ : Quand je regarde ta filmographie, qui s’étire sur seulement douze ans, je vois une longue liste de films inoubliables et des collaborations avec certains des plus grands artistes. Est-ce que tu es conscient que pour un acteur moyen, un tel parcours peut s’échelonner sur quarante ou cinquante ans?
TP : Je sais. J’ai beaucoup de chance.
HQ : Mais au-delà de la chance et de ton talent d’acteur, je me dis que tu dois avoir un instinct sans pareil pour choisir tes scénarios. Comment est-ce que tu les choisis?
TP : C’est dur à dire. Parfois, quand je le lis du début à la fin sans m’arrêter, c’est positif. Quand j’ai envie de continuer, souvent la réponse devient comme une évidence. Des fois, si tu as le moindre doute, c’est peut-être mieux de ne pas le faire.
HQ : Tu as travaillé avec plusieurs acteurs parmi les plus grands : Nicole Kidman, Russell Crowe et plusieurs autres. Kirsten Dunst t’a même giflé à l’écran, ce qui est un exploit en soi. Est-ce qu’il y en a un parmi eux qui a changé ta vision du métier d’acteur?
TP : Kirsten m’a giflé et m’a mis des doigts dans la bouche aussi. (Rires) J’ai appris de beaucoup de gens, et ce ne sont pas toujours les plus connus. Isabelle Carré a été un exemple de présence pour moi. Elle vivait et répondait aux choses. Elle m’a surpris et impressionné. C’est une grande actrice, sans fioritures et sans effets.
HQ : Tu as remporté trois prix Iris au Québec, mais tu as eu aussi plein d’autres récompenses ailleurs, dont une reconnaissance à la Semaine de la critique, à Cannes. Est-ce que ça peut en venir à donner une certaine pression?
TP : Je suis très content. Le travail, c’est une grosse part de ma vie, et quand on me donne une reconnaissance, je l’apprécie. Il y a tellement d’acteurs que j’admire et que je trouve meilleurs que moi qui n’ont pas cette chance. Je me sens privilégié. J’espère que personne ne va m’en vouloir d’avoir reçu trop d’Iris. (Rires)
HQ : Sophie Dupuis t’a donné des rôles inoubliables. Aimerais-tu retravailler avec elle?
TP : Oui, c’est certain. J’adore Sophie, et elle va toujours faire partie de ma vie.
HQ : Est-ce que tu peux nous parler de Nino, qu’on va découvrir prochainement ici, mais qui a déjà fait beaucoup parler à l’étranger?
TP : Oui, Nino, c’est un film qui m’est très cher. C’est l’histoire d’un jeune homme qui reçoit un diagnostic de cancer inattendu, et on le suit pendant les trois jours qui séparent l’annonce de cette nouvelle et le début des traitements. On raconte l’histoire de quelqu’un qui, face à la mortalité, revient à la vie. J’ai tout de suite aimé le scénario.
Horreur Québec invite ses lecteurs à découvrir Lurker, mais nous souhaitons aussi à Théodore Pellerin la meilleure continuité possible dans sa carrière, déjà mémorable.
______________________________________________________________________________________________
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.