The Book of Sijin and Illiyyin nous est vendu un peu partout comme étant LE film d’horreur gore par excellence, faisant paraître les énucléations célèbres tournées par Lucio Fulci comme de la petite bière. Les amateurs du cinéaste italien peuvent cependant dormir sur leurs deux oreilles, puisque ce n’est aucunement le cas. Après autant de publicité, on se demande ce que peut réellement valoir ce film. Y a-t-il ici matière à dresser une nouvelle poutre dans le panthéon du cinéma d’horreur?
Une jeune fille ayant perdu ses parents dans un événement cauchemardesque décide, pour se venger de la famille qui l’utilise comme servante, d’utiliser la magie noire.
The Book of Sijin and Illiyyin nous raconte une histoire de vengeance qui peut paraître un peu commune, à première vue. Difficile de ne pas faire un lien entre le processus d’incantation du film et celui retrouvé dans le classique Pumpkinhead de Stan Winston. On troque ici le monstre meurtrier et tangible pour le concept de présence invisible. Un peu à la Final Destination, les membres de cette famille seront assassinés l’un après l’autre.
Pourtant, quand on y ajoute les traditions, croyances et superstitions musulmanes en filigrane, on constate une certaine précision dans l’écriture qui donne à l’ensemble un aspect anxiogène très valable. Une multitude de petits détails dressent un portrait souvent intéressant sur la foi, la dévotion religieuse et le châtiment. Malheureusement, ces propos tournent rapidement dans le vide. C’est comme si les observations valables abordées peinaient à renouveler d’une quelconque manière le récit.
La réalisation d’Hadrah Daeng Ratu ne recule devant rien pour essayer de causer des malaises. Si certains effets semblent moins élaborés, il reste qu’on réussit à nous dorer la pilule. La mise en scène sait utiliser les décors et la cinématographie glauque à sa disposition pour générer la tension. Il faut aussi admettre que plusieurs mises à mort sont assez délectables.
L’actrice Yunita Siregar est très convaincante dans le rôle de la jeune fille vulnérable qui révèle aussi un côté méchant et impitoyable.
The Book of Sijin and Illiyyin est un bon petit film qui mérite son visionnement. Par contre, le film ne passera pas à l’histoire, et n’est certainement pas assez gore pour arriver à la cheville de Fulci.
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