Final Destination: Bloodlines fait partie de cette nouvelle tendance voulant ressusciter des franchises ayant par le passé fait leurs preuves. Depuis plusieurs semaines, on nous annonce une mutation de cette dernière avec le prochain volet, où les codes auraient été complètement modifiés. Que donne le résultat ?
Suite à un cauchemar récurrent lui montrant une catastrophe vécue par sa grand-mère (Gabrielle Rose) décennies plus tôt, Stefani (Kaitlyn Santa Juana) décide de rencontrer enfin cette vieille femme que toute sa parenté prend pour une folle. Elle comprend alors la menace qui plane sur elle et ses proches. Sous prétexte que son aïeule a jadis déjoué la mort, grâce à une prémonition, l’ensemble des descendants de la survivante, qui n’auraient pas dû naître, est traqué par la faucheuse.

Même si la publicité se décarcasse pour nous faire croire que le scénario nous proposera cette fois-ci un angle nouveau, il n’en est rien. Cette nouveauté liée aux liens familiaux proposant des conséquences entre générations n’est que subterfuge pour nous remâcher la même formule. Bien sûr, le fait que les personnages soient de la même famille crée un lien entre eux dès le départ. Cela nourrit un peu la tension dramatique et l’effet d’empathie chez le spectateur. Malheureusement, on ne prend jamais véritablement le temps d’élaborer sur l’identité des personnages.
Quel est leur passé et quel est le lien qui les unit les uns aux autres ? Ils ne sont que les dominos à faire tomber lorsque la mort se décidera à frapper. Est-ce plus mal ?
Un peu à la manière des Saw, le postulat des Final Destination a toujours été de proposer une enfilade grand-guignolesque de morts, et de nous causer une surprise quant à la manière utilisée par la faucheuse pour venir chercher son dû. Si vous payez un billet de cinéma après autant de suites, vous savez et assumez possiblement ce que sera ce nouvel épisode. C’est un film ‘’popcorn’’ qui fonctionne parce qu’il suscite des sentiments de surprise quant à l’intensité, souvent surréaliste, des mises à mort. C’est un jeu de massacre cathartique dans lequel il fait bon de se vautrer.

Le scénario n’a ni l’esprit d’un Scream ou d’un Get Out, mais sait faire preuve d’une certaine originalité lorsque vient le temps de charcuter ses victimes. On permet aussi au légendaire Tony Todd (1954 -2024) de faire ses adieux à ses fans d’une manière des plus délicates et touchantes.
À la réalisation, Zach Lipysky et Adam B.Stein ont l’audace d’étirer l’attente des réactions en chaîne avant la plupart des accidents sanglants, ce qui confère à l’ensemble de bons moments de suspense. Ils proposent aussi certaines exécutions anthologiques qui se classeront dans les annales de la franchise. C’est pourtant leur manière de jouer avec l’humour noir qui est le plus jubilatoire. L’utilisation de chansons populaires à contre-emploi, par exemple, nourrit des contrastes désopilants avec les actions à l’écran. Si certains effets visuels numériques auraient gagné à être mieux camouflés par la mise en scène, il s’agit d’un bien moindre mal.
Même si les acteurs n’ont aucune tirade shakespearienne à lancer, ils délivrent la crédibilité requise. Dans le rôle du dur à cuir au cœur tendre, Richard Harmon (la série The 100 ) est particulièrement coloré.
Pour conclure, Final Destination: Bloodlines ne réinvente aucunement la roue du cycle entamé avec le premier film, mais réussit à la faire tourner à merveille. Disons qu’il s’agit d’un film Popcorn qui réussit à faire éclater le maïs au-delà de la casserole, et qui se his parmi les meilleurs épisodes de la saga.
