Dans l’attente de la sortie de son nouveau film Keeper (VQ: L’Élue), le 14 novembre prochain, pourquoi ne pas revisiter les œuvres d’Osgood Perkins (aussi connu sous le nom d’Oz Perkins).
Ce cinéaste singulier qui s’est taillé une place de choix dans le paysage de l’horreur?
Avec sa signature reconnaissable entre toutes, le réalisateur façonne des univers d’une froide beauté, où la peur s’installe lentement, presque imperceptiblement. Subtilité, précision et atmosphère maîtrisée définissent son art : chez Perkins, rien n’est laissé au hasard. Tout est calculé pour déstabiliser, déranger et hanter longtemps après la tombée du rideau.
Voici le parcours cinématographique du réalisateur, qui a façonné le chemin vers un genre bien à lui. Le tout commence il y a dix ans…
The Blackcoat’s Daughter (February) – 2015

Deux jeunes filles doivent affronter une force maléfique et invisible après avoir été laissées pour compte dans leur pensionnat pendant les vacances d’hiver.
Film à combustion lente, The Blackcoat’s Daughter nous plonge dans un univers d’une tension sourde, où la menace se fait sentir sans jamais se dévoiler complètement. Oz Perkins y déploie un sens du mystère et de la retenue qui maintient le spectateur dans un état d’attente fébrile. La prémisse initiale s’entrelace peu à peu avec une seconde trame narrative, jusqu’à une fusion habile et bouleversante qui mène à un dévoilement aussi inattendu qu’émotionnellement percutant.
Ce cauchemar hivernal repose sur un jeu d’acteurs d’une grande intensité et sur une cinématographie d’une rigueur remarquable, où chaque plan, chaque silence, contribue à faire monter la tension avec un rythme calculé et anxiogène.
I Am the Pretty Thing That Lives in this House – 2016


Une infirmière à domicile travaillant pour une auteure de livres d'épouvante atteinte de démence commence a soupçonner que la maison où elles vivent est hantée.
Encore plus atmosphérique que The Blackcoat’s Daughter, le deuxième long métrage d’Oz Perkins puise sa force dans sa beauté remarquable et fantomatique, brouillant habilement la frontière entre rêve et réalité. Le film s’impose comme une véritable œuvre d’art visuelle, séduisant avant tout les spectateurs sensibles à l’esthétique soignée et aux compositions raffinées.
L’horreur y réside uniquement dans la subtilité de l’ambiance, un choix qui a valu au réalisateur plusieurs critiques négatives, certains reprochant au film qu’« il ne s’y passe rien » durant les quelque 90 minutes que dure l’expérience. I Am the Pretty Thing That Lives in This House demeure néanmoins une proposition audacieuse, conçue avant tout comme une expérience sensorielle pour les amateurs d’atmosphère.
![Retour sur la décennie horrifique d’Osgood Perkins avant la sortie de « Keeper » 15 I Am The Pretty Thing That Lives In The House | Official Trailer [HD] | Netflix](https://www.horreur.quebec/wp-content/plugins/wp-youtube-lyte/lyteCache.php?origThumbUrl=https%3A%2F%2Fi.ytimg.com%2Fvi%2FNRP-4f_vyrY%2F0.jpg)
![Retour sur la décennie horrifique d’Osgood Perkins avant la sortie de « Keeper » 16 I Am The Pretty Thing That Lives In The House | Official Trailer [HD] | Netflix](https://www.horreur.quebec/wp-content/plugins/wp-youtube-lyte/lyteCache.php?origThumbUrl=https%3A%2F%2Fi.ytimg.com%2Fvi%2FNRP-4f_vyrY%2F0.jpg)
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Hansel and Gretel – 2020


Dans une contrée reculée, une jeune fille et son petit frère décident de fuir la maison familiale. Errant à travers une forêt sombre à la recherche de nourriture et de travail, ils découvrent une étrange demeure habitée par une sorcière.
Réinvention macabre du célèbre conte, Hansel and Gretel offre une relecture visuellement saisissante, enveloppée d’une atmosphère aussi inquiétante que poétique. Fidèle aux grandes lignes de l’histoire originale, Oz Perkins y insuffle une dimension nouvelle, teintée de mystère, de terreur et d’un symbolisme dérangeant.
Apprécié pour sa direction artistique, sa trame sonore envoûtante et les performances de ses acteurs, le film parvient à se démarquer dans l’univers des adaptations de contes de fées. Certains spectateurs reprochent toutefois à son récit de se perdre dans un trop-plein de métaphores, parfois au détriment de l’histoire. Fidèle à la signature du cinéaste, cette œuvre divise encore les amateurs du genre : un cinéma d’atmosphère et d’émotions troubles qui séduit les fervents d’horreur contemplative, mais laisse sur leur appétit ceux en quête de peur bleue.


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Longlegs – 2024


Aux frontières de l’occulte, une enquête du FBI prend une tournure inattendue lorsque l’agente chargée de l’affaire découvre un lien personnel avec le tueur impitoyable qu’elle doit arrêter avant qu’il ne frappe à nouveau.
De toutes les œuvres d’Oz Perkins, Longlegs est sans conteste celle qui a reçu le plus d’éloges. Rapidement propulsé au sommet des palmarès des fans d’horreur en 2024, le film s’impose comme une expérience viscérale et profondément singulière. L’intrigue, volontairement énigmatique, repose sur un jeu d’acteurs exceptionnel (Nicolas Cage comme jamais vu auparavant) et sur une mise en scène méticuleuse, où chaque détail du décor contribue à instaurer un climat de malaise calculé. Sans jamais céder à la tentation de tout dévoiler — ni de livrer les réponses sur un plateau d’argent — Longlegs se glisse sous la peau du spectateur et y demeure bien après le générique final. L’œuvre mérite d’être revisitée : chaque visionnage révèle de nouveaux indices et nuances qui en accentuent la puissance et la tension.
Bien évidemment, ce film divise également. Certains ont reproché à sa campagne promotionnelle largement déployée d’avoir laissé croire à un récit plus accessible et linéaire, laissant ainsi plusieurs confus ou déçus. Il faut savoir que Longlegs s’enracine avant tout dans l’étrangeté, cultivant une inquiétante ambiguïté qui le rend d’autant plus déstabilisant.


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The Monkey – 2025


Lorsque deux frères jumeaux découvrent un singe mécanique aux allures inoffensives, une série de morts tragiques s’abat sur leur famille. Vingt-cinq ans plus tard, le jouet maudit refait surface, déclenchant une nouvelle vague de meurtres qui forcera les frères à affronter leur passé.
Avec cette adaptation d’une nouvelle de Stephen King, Oz Perkins s’aventure sur un tout autre terrain : celui du meurtre sanglant, assumé et spectaculaire. Sans renoncer à ses décors finement travaillés ni à sa signature visuelle, le réalisateur s’amuse ici avec l’excès, plongeant tête première dans la mort brutale et l’hémoglobine à flots. À la fois grotesque et délibérément cynique, The Monkey enchaîne les mésaventures fatales avec un rythme effréné et une dérision surprenante.
Le style habituellement lent et contemplatif de Perkins cède la place à une énergie débridée où les qualificatifs « atmosphérique » et « métaphorique » font place à « divertissant » et « absurde ». Une virée inattendue et réjouissante pour le cinéaste, qui semble s’y être accordé le plaisir (non!) coupable de tout oser, sans retenue.


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Keeper- 2025


Le voyage romantique d’un couple pour célébrer leur anniversaire dans un chalet isolé prend une tournure sinistre lorsqu’une présence obscure se manifeste, les obligeant à affronter le passé hanté des lieux.
Voilà tout ce que l’on sait pour l’instant. Avec une bande-annonce à la fois discrète et poignante, tout porte à croire qu’Oz Perkins revient à ses premières amours : une horreur fondée sur l’anxiété sous-jacente, le mystère brouillé et le lent déploiement d’une terreur ambiante.


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