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[Critique] « The Monkey » : un singe, des jumeaux… et des morceaux à ramasser

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Pour la Fête des Pères, oubliez les barbecues plan-plan, les chemises emballées à la va-vite et les cartes faites à la mitaine garnies de nouilles séchées. Cette année, on vous propose de célébrer papa avec un singe mécanique meurtrier… et un bon vieux trauma familial qui refuse tout simplement de crever.

Avec The Monkey, adaptation d’une nouvelle de Stephen King, Oz Perkins prend tout le monde à contre-pied. Exit l’horreur éthérée et atmosphérique de Longlegs : ici, on plonge dans un bain de sang burlesque, saupoudré d’ironie et porté par un jouet possédé. Le cocktail est instable, mais franchement jouissif à regarder exploser.

Disponible en ce moment à la location sur Prime Video pour 6,99 $, le film est parfait pour une soirée de Fête des Pères qui dérape.

Parce que parfois, aimer son père… c’est aussi l’aider à affronter ses singes intérieurs.

Mais de quoi ça parle, au juste ?

Quand deux frères découvrent un vieux singe mécanique appartenant à leur père disparu, une série de morts étranges s’enclenche. Des années plus tard, l’un d’eux, devenu père à son tour, voit l’objet maudit refaire surface. Pour protéger son fils, il devra affronter les fantômes du passé… et une machine qui tue à chaque tour de clef.

Quand le style prend le dessus

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Visuellement, The Monkey confirme le goût d’Oz Perkins pour les images léchées. Le cadre est soigné, la lumière souvent inquiétante, et l’ensemble baigne dans une esthétique rétro bien assumée. On pense à Creepshow, à Beetlejuice, avec un sens du détail qui flirte parfois avec la surcharge, mais c’est justement ce trop-plein visuel qui donne au film sa personnalité.

Comme toujours chez Perkins, l’horreur passe d’abord par le regard. Le décor devient acteur, les objets prennent une aura étrange, et le « singe », qu’il ne faut surtout pas appeler jouet, devient l’élément central de ce petit théâtre sanglant. Son bruit mécanique rythme le récit comme un mauvais présage. Et plus il cogne, plus on sait que ça va mal finir.

Perkins s’autorise ici un vrai défoulement visuel. Il mise sur des effets concrets, une violence cartoonesque, et un sens du rythme qui frôle parfois l’exercice de style. Certaines séquences s’étirent un peu, d’autres tournent à vide, mais dans l’ensemble, le film avance avec une vraie envie de jouer, de provoquer, de faire claquer ses cymbales jusqu’au malaise.

Un scénario qui pédale dans la sciure

Si l’emballage est solide, le contenu est plus inégal. Le film prend du temps à se mettre en place, s’éparpille entre plusieurs personnages secondaires peu utiles (mention spéciale à Elijah Wood, sous-exploité), et peine parfois à faire décoller son intrigue. Les règles entourant le fameux singe restent floues, et la mécanique narrative finit par tourner en rond.

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Copyright Photos © Courtesy of Elevation Pictures & NEON

Le vrai cœur du film : un père face à l’héritage du mal

Le duo Bill-Hal constitue l’ossature du récit, mais c’est dans la relation entre Hal et son fils Petey que se joue la tension la plus intime. Hanté par un passé qu’il peine à digérer, Hal tente d’éviter à son enfant de ramasser les morceaux d’un héritage qu’il ne comprend pas encore.

The Monkey, derrière son apparence de série B, touche à quelque chose de profondément humain : la peur d’être un mauvais père. Celle de transmettre, malgré soi, un bagage de blessures, de non-dits, de névroses. Un héritage toxique qui ne s’écrit pas, mais qui s’infiltre dans les gestes, les silences trop lourds, les regards fuyants.

« I don’t know if every father places some secret horror on his kid… But mine sure did. » – Hal

Hal représente cette peur bien réelle : celle de passer ses blessures à ses enfants sans le vouloir. The Monkey ne cherche pas à faire une grande leçon, mais ce thème revient comme un bruit de fond, discret mais tenace, un peu comme le cliquetis du singe qui annonce le pire. On y retrouve le poids des générations, les vieux traumatismes mal digérés, et ces habitudes qu’on répète sans toujours savoir pourquoi.

Et si ce singe — qui n’est clairement pas un simple jouet — était justement la version concrète de cette peur-là ? Une machine qu’on ne contrôle plus, mais qu’on transmet sans s’en rendre compte. C’est peut-être là que The Monkey frappe fort, derrière son côté pulp et ses excès : en mettant en scène, sans insister, les angoisses qu’on cache parfois au fond d’un placard.

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Copyright Photos © Courtesy of Elevation Pictures & NEON

Verdict : Pour les pères qui en ont vu d’autres

Mais pas besoin de sortir les mouchoirs: The Monkey se présente avant tout comme un pur divertissement de genre, une série B qui assume son chaos avec un certain panache. À l’image de cette vieille bébelle sortie du grenier qui sème la panique une fois réveillée, le film d’Oz Perkins ne cherche pas à révolutionner quoi que ce soit, mais prend visiblement plaisir à jouer avec ses références et son dispositif horrifique.

Malgré un récit parfois inégal et un ton qui oscille entre drame familial et comédie macabre, The Monkey reste une proposition ludique et singulière, idéale pour une Fête des Pères qui déraille.

Pas besoin de sortir les violons : ici, on accorde les cymbales.

THE MONKEY - Official Redband Trailer - In Theaters February 21
The Monkey est disponible sur:
Note des lecteurs1 Note
Pour les fans...
d'histoires de Stephen King
de morts divertissantes
3
Note Horreur Québec

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