Il est rare qu’une franchise décide de se déconstruire volontairement pour mieux renaître. C’est pourtant le pari audacieux de ce nouvel Anaconda, qui prend l’affiche ce 25 décembre.
Loin de la tentative de film de monstre sérieux (mais souvent involontairement comique) de 1997, cette mouture 2025 opère une rupture de ton radicale.
Ce n’est ni une suite directe, ni un remake paresseux : c’est une œuvre introspective qui réfléchit sur son propre héritage culturel.
L’héritage improbable de 1997 : anatomie d’un culte
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Pour saisir toute la saveur de ce reboot, il faut rembobiner jusqu’en 1997. À l’époque, le film de Luis Llosa débarque sur les écrans avec une ambition de blockbuster sérieux, porté par des stars montantes (Jennifer Lopez, Ice Cube) et une légende hollywoodienne en roue libre : Jon Voight.
Si la critique de l’époque a boudé l’œuvre, le public, lui, en a fait un objet de culte instantané.
Pourquoi? Parce que l’original fascine par son équilibre précaire entre le film de créature efficace (les animatroniques restaient impressionnants) et le nanar de luxe involontaire. Le sérieux imperturbable des acteurs face à un serpent en caoutchouc et les clins d’œil appuyés de Voight ont créé une alchimie accidentelle. C’est précisément cette « magie du défaut » que le film de 2025 vient célébrer.
Là où l’original tentait de nous effrayer au premier degré, ce nouveau chapitre valide l’amour du public pour le côté kitsch de la franchise, transformant le ridicule d’hier en mythologie d’aujourd’hui.
La mise en abyme comme moteur narratif
Sous la direction de Tom Gormican, qui avait déjà brillamment disséqué la figure de la star dans Un talent en or massif (The Unbearable Weight of Massive Talent), le scénario joue la carte de la mise en abyme totale.
L'intrigue ne nous demande pas de croire à une nouvelle expédition scientifique qui tourne mal. Elle nous présente Griff (Jack Black) et Doug (Paul Rudd), deux amis en pleine crise de la quarantaine dont le rêve est de réaliser un remake amateur de leur film culte : Anaconda.
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Le script brille par sa dimension méta : les personnages évoluent dans un monde où le premier film existe déjà. Ce procédé permet à Gormican de satiriser l’obsession d’Hollywood pour les franchises, tout en livrant un divertissement efficace où la menace dépasse la simple fiction.
Une dynamique de « Buddy Movie » existentiel
Si le concept « méta » tombe souvent dans le cynisme ou la répétition, Anaconda évite le piège grâce à l’humanité de son duo. Le serpent géant s’efface presque pour laisser place aux démons intérieurs de Jack Black et Paul Rudd, qui incarnent brillamment deux hommes face au temps qui passe. Entre la fougue créative de l’un et la lucidité triste de l’autre, le film dépasse la simple parodie pour offrir une vraie histoire d’amitié. C’est là sa grande force : utiliser l’action pour raconter, au fond, une histoire de rêves inachevés.
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Un divertissement grand public assumé
Oubliez les effusions de sang gratuites : ici, le frisson est bon enfant. La production a fait le choix conscient d’éviter le classement R-Rated (réservé aux adultes) pour privilégier un rythme effréné et un humour accessible. L’objectif n’est pas de dégoûter, mais de divertir.
Techniquement, le pari est réussi. Fini l’animatronique rigide (et charmant) de 1997 : le numérique offre ici une fluidité redoutable. Mais la grande intelligence des effets visuels est d’avoir su doser le réalisme. Le serpent est suffisamment détaillé et texturé pour être imposant, tout en conservant une gestuelle légèrement exagérée qui colle parfaitement à l’ambiance déjantée du film. Les artistes VFX ont compris que pour ce genre de comédie d’action, la créature ne doit pas être hyper-réaliste, mais hyper-expressive.
Oubliez les contes de Noël traditionnels : le véritable cadeau se trouve cette année au fond de la jungle.
Anaconda réussit le tour de force de nous faire rire avec ce qui nous faisait grimacer il y a trente ans. C’est un divertissement total, assumé et étrangement touchant, qui prouve qu’avec le bon casting et une bonne dose d’autodérision, on peut faire des miracles.
Si on nous avait dit qu’en 2025, le film le plus frais de l’hiver serait une histoire de serpent géant, personne ne l’aurait cru. Et pourtant, le miracle a bien eu lieu.
![[Critique] « Anaconda » : une mue aussi brillante qu'hilarante 21 ANACONDA - Final Trailer (HD)](https://www.horreur.quebec/wp-content/plugins/wp-youtube-lyte/lyteCache.php?origThumbUrl=https%3A%2F%2Fi.ytimg.com%2Fvi%2Fq0UxtQfgz0A%2F0.jpg)
![[Critique] « Anaconda » : une mue aussi brillante qu'hilarante 22 ANACONDA - Final Trailer (HD)](https://www.horreur.quebec/wp-content/plugins/wp-youtube-lyte/lyteCache.php?origThumbUrl=https%3A%2F%2Fi.ytimg.com%2Fvi%2Fq0UxtQfgz0A%2F0.jpg)
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![[Critique] « Anaconda » : une mue aussi brillante qu'hilarante 12 Anaconda Affiche](https://cdn.horreur.quebec/wp-content/uploads/2025/11/Anaconda-Affiche-675x770.jpeg)


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