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CHILLING ADVENTURES OF SABRINA

[Critique] «Chilling Adventures of Sabrina: Part 2»: la magie se dissipe

Note des lecteurs2 Notes
2.5
Note Horreur Québec

La première saison de Chilling Adventures of Sabrina avait réussi à la fois à surprendre et se dissocier des Sabrina the Teenage Witch et Riverdale, mais qu’en est-il la deuxième partie?

Sabrina Spellman, adolescente mi-sorcière mi-humaine, est toujours en quête de son identité dans cette suite alors qu’elle tente de trouver un équilibre entre sa vie de sorcière et le monde des mortels.

Le série insiste ad nauseam pour nous faire comprendre qu’elle se veut féministe, mais les personnages et le scénario ne reflètent en rien cette volonté cette fois-ci. Sabrina (Kiernan Shipka; Mad Men, Feud) n’est plus une jeune adolescente tiraillée par ses propres dualités. Elle est maintenant une typique millenial qui défie l’autorité simplement parce qu’on lui a dit qu’elle pouvait faire tout ce qu’elle veut dans la vie. Les motivations qui la poussent à vouloir devenir Dominant (Top Boy) sont douteuses ou mal exploitées, tout comme la majorité de ses décisions dans cette deuxième partie.

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Zelda (Miranda Otto; The Lord of the Rings) s’efface, peut-être pour laisser plus de place à Hilda (Lucy Davis; Shaun of the Dead), mais le résultat n’est pas du tout concluant. Les querelles des tantes pourtant si amusantes se transforment maintenant des démonstrations d’amour terriblement ennuyantes entre les deux soeurs, qui semblent avoir perdu leur personnalité. Father Faustus Blackwood (Richard Coyle; The Fall) est toujours aussi détestable, mais devient une caricature de lui-même alors que sa misogynie est grossièrement soulignée. Même Mary Wardwell (Michelle Gomez; Doctor Who) s’efface alors qu’elle passe son temps entre un nouvel intérêt amoureux et une relation toxique.

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Alors que la première partie de Chilling Adventures of Sabrina s’écoutait d’un trait, la cadence de la deuxième partie souffre terriblement. Les épisodes présentent des longueurs, même s’ils ne durent pas plus longtemps, et on a déjà l’impression qu’on essaie d’étirer la sauce. La première partie qui se concentre sur l’histoire de Susie manque de cohérence malgré une volonté louable de montrer une réalité peu exploitée à l’écran. Le résultat est tellement maladroit qu’on décroche inévitablement alors que le visionnement ne fait que débuter.

Avec la bande-annonce, on s’attendait à ce que Sabrina embrasse pleinement son côté sombre et qu’elle déchaîne littéralement un petit enfer sur Greendale. Mais ses pouvoirs ne seront que trop peu exploités et beaucoup trop tard dans cette deuxième partie. On y voit donc essentiellement le meilleur de ce que cette deuxième partie nous offre. De plus, l’épisode 4 propose de plonger dans ce que pourrait être l’avenir des personnages alors que l’on n’a toujours pratiquement rien vu de la deuxième partie. Du moins, rien de ce qu’on nous promettait. Cet épisode, qui rappelle celui de Noël, n’amène pratiquement rien au récit et devient malheureusement plutôt répétitif.

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Parallèlement à cela, les citations ridicules se succèdent. Quand Lucifer Morningstar (Luke Cook; Guardians of the Galaxy Vol. 2) demande à Sabrina, une jeune sorcière puissante, de voler un paquet de gomme pour prouver sa dévotion, il est difficile de ne pas éclater de rire. On a rarement vu un Lucifer aussi peu menaçant! Et à l’instar de Riverdale du même créateur, Chilling Adventures of Sabrina n’échappe pas au numéro de comédie musicale avec un hommage à The Phantom of the Opera qui sort de nulle part. De façon générale, la musique de cette deuxième partie semble déconnectée de son propre univers.

Sabrina manquait déjà de subtilité et de finesse, mais cette fois, tout est tellement trop gros et appuyé qu’elle en devient risible. Et il est clair que la jeune série se cherche déjà. C’est malheureux puisque certaines inversions de termes et d’éléments religieux sont ici bien intéressants et amusants. En une ou deux occasions, on nous emmène bien assez loin pour créer un petit malaise qui dure quelques secondes, mais on finit par replonger toujours trop vite dans une suite d’épisodes insipides qu’on oublie vite (ou qu’on veut vite oublier).

L’esthétisme de la série, les effets spéciaux réussis et l’attachement aux personnages ne sont que nos seules motivations à poursuivre le visionnement jusqu’à la toute fin. Est-ce assez pour satisfaire les téléspectateurs? Les avis semblent très partagés. Espérons maintenant que Chilling Adventures of Sabrina se retrouve pour la troisième et quatrième partie avant de devenir la soeur jumelle de Riverdale.

Chilling Adventures of Sabrina: Part 2 | Official Trailer [HD] | Netflix

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