Le marketing derrière Him, le nouveau film de Justin Tipping, laisse présager une œuvre puissante et novatrice. On y accole le nom de Jordan Peele à titre de producteur, on présente une imagerie surréaliste, avec ce qui semble être une intéressante étude de personnage sertie d’un montage puissant et dynamique. Et bien que le film ne soit pas une énorme catastrophe, le résultat est tout de même bien moins grandiose que ce que la proposition laissait croire.
Encouragé par son père à devenir footballeur professionnel depuis sa tendre enfance, le jeune Cameron Cade (Tyriq Withers) caresse le rêve de devenir le quarterback le plus en vogue de sa génération, au même titre que la célébrité actuelle, le populaire Isalah White (Marlon Wayans).
Toute son enfance est donc dédiée au sport et à l’entraînement, jusqu’au jour où il se fait offrir la chance ultime : Prendre part à un camp de recrutement offert par nul autre que son idole.
![[Critique] « Him » : se faire plaquer avant le touchdown 13 HIM 2](https://cdn.horreur.quebec/wp-content/uploads/2025/09/HIM_2-284x450.jpg)
C’est donc le cœur battant et l’esprit fier que l’athlète se présentera au rendez-vous, dans un lieu isolé au milieu d’un désert, pour une semaine d’entraînement où White lui montrera les secrets les mieux gardés du sport. Mais l’ambiance de rêve s’assombrira bien vite, alors que l’environnement où atterrit Cade prend des allures de plus en plus sectaires et macabres.
Dans son esprit et sa thématique, on pourrait associer Him à une sorte de Midsommar, où l’on explorerait la réalité accablante de la masculinité toxique et la pression de performance en milieu sportif. Cade est précipité dès le début du film dans un monde où il doit se montrer le plus fort, sans empathie ni raisonnement autre que le désir de victoire à tout prix.
La proposition fonctionne bien à ce niveau, notamment dans quelques séquences angoissantes où le scénario bascule dans une ambiance surréelle. Mais contrairement au chef-d’œuvre d’Ari Aster mentionné plus tôt, si les symboles instaurés dès le début de Him ont une certaine profondeur, leur analyse n’en sera que très brève, sans réel aboutissement. Parfois, certaines images proposées semblent même complètement aléatoires, ne servant qu’à provoquer un sentiment de confusion ou de malaise, sans davantage d’utilité.
Le scénario de Him en demande beaucoup aux spectateurs afin d’accepter certaines tournures narratives, et plusieurs risquent de perdre leur intérêt devant des propositions si absurdes qui détonnent du cadre instauré. Le troisième acte du film est particulièrement loufoque, forçant une finale alambiquée qui, au moins, est servie par une imagerie divertissante et des effets réussis.
![[Critique] « Him » : se faire plaquer avant le touchdown 15 HIM 4](https://cdn.horreur.quebec/wp-content/uploads/2025/09/HIM_4-675x450.jpeg)
C’est là que réside la force du film; malgré un scénario plutôt risible et plusieurs choix de mise en scène douteux, on propose tout de même au travers de l’œuvre un lexique visuel original, éclaté et sans compromis. La prémisse, combinant l’univers sportif à l’horreur angoissante d’une secte, est originale et bien utilisée. Mais trop de maladresses scénaristiques détournent du ton initial, apportant au film des éléments superflus qui détournent de ce qui aurait pu être une descente aux enfers intéressante et cathartique.
On parvient néanmoins à être divertis par la proposition, notamment grâce à la performance honnête de Withers et Wayans, la bande sonore électrisante et quelques séquences horrifiques notables. Au final, Him est bien loin d’être un chef-d’œuvre, mais il faut tout de même noter l’audace et l’originalité de la proposition, qui ne cesse de rappeler ce que l’œuvre aurait pu être si elle avait été resserrée et traitée avec plus de raffinement. Pour l’instant, on se contentera de la note de passage.

![[Critique] « Him » : se faire plaquer avant le touchdown 12 HIM 3](https://cdn.horreur.quebec/wp-content/uploads/2025/09/HIM_3-1155x770.jpg)


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