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[Critique] Jacob’s Ladder (2019): le bas de l’échelle

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Note Horreur Québec

Inutile de commencer une critique en retraitant, encore une fois, de la question des remakes et de leur utilité. Le remake est une pratique qui existe depuis les débuts du cinéma et qui est là pour rester. Cela dit, l’exercice, à la base, consiste à raconter une histoire, à nouveau, pour la placer dans un contexte ou un genre différent. On dit de ce Jacob’s Ladder (2019) de David Mitchell Rosentha qu’il s’agit d’un remake du film de 1990 d’Adrian Lyne. Pourtant, cette «nouvelle version» n’a malheureusement, du film de Lyne, que le nom.

Jacob's Ladder affiche filmQuelques temps après avoir perdu son frère en Afghanistan, un ancien soldat et médecin tombe par hasard sur un vétéran qui le met en garde sur une mystérieuse organisation. Après avoir reçu ces informations, des apparitions cauchemardesques semblant irréels commencent à le pourchasser. Qu’est-ce qui se trame derrière ces hallucinations et qui sont ces gens qui semblent connaître son frère?

Il n’y a pas grand chose de positif à dire sur ce film. Les acteurs sont visiblement mal dirigés et Jacob (Micheal Ealy) frôle le cartoonesque à quelques reprises. La musique est complètement oubliable ou hors-sujet et mention spéciale au générique de fin qui utilise une chanson de Run the Jewels et Zac de la Rocha, clairement trop bonne pour être associée aux 90 minutes pénibles qui viennent de passer. Même les monstres des hallucinations, qui auraient dû être le point le plus important du film, sont ratés. Ils ne sont que des bouillies numériques mal rendues cachées par un «motion blur» dégueulasse. Ne parlons même pas de l’histoire et de son twist final inutile qui n’est là que pour pouvoir dire qu’il a un rapport avec le film dont il s’inspire. C’est une bonne idée d’avoir voulu faire différent, mais ça ne devrait pas être une excuse pour faire moins bien.

Si le film de Lyne est un classique du cinéma fantastique, c’est notamment pour sa subtilité, ses différents degrés de lecture et sa gestion efficace et influente des monstres. Les créatures qui hantent Jacob dans l’original ont inspiré, pour ne nommer que le plus évident, la série de jeux Silent Hill. Même s’il n’avait pas l’ambition de marquer la pop culture, ce premier film a laissé une emprunte majeure. Ce n’était donc pas un remake à prendre à la légère, ni à mettre entre les mains de n’importe quel studio. Sauf, évidemment, si on voulait simplement capitaliser sur une licence connue, créer un buzz et rapporter un plus gros pourcentage de retour sur investissement en sortant un téléfilm à bas prix. Ce projet pue la malhonnêteté de studio. On sent que les producteurs et le réalisateur n’ont aucune envie de créer quelque chose de la trempe de l’original.

Quand le plan d’introduction du personnage principal est l’un des placements de produit le plus grossier de la décennie, ça en dit long. Avec ce long-métrage, on cherche simplement à remplir le temps avec une histoire qui ressemble, en surface, à celle de l’original, mais qui n’en conserve pas la moindre substance. Jacob’s Ladder (2019) est un téléfilm sans âme qui finira dans les limbes du pire de Netflix. Comme, par exemple, l’atroce suite de The Car  sortie cette année, on a droit à un simple concentré de mépris de la part de créateurs qui se contentent du strict minimum en se disant qu’ils vendront le film sur le nom seul.

Bref, le film échoue en tant que remake et ne vaut, en tant que film, pas plus que n’importe quel téléfilm Netflix du bas du panier. L’original est, sans aucun doute, meilleur au niveau des effets, du rythme, du jeu, des visuels, de la musique et de l’histoire. Inutile de dire, donc, que vous pouvez l’éviter.

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