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[Critique] Malignant: James a du fun

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3.5
Note Horreur Québec

Que l’idée derrière Malignant (Malfaisant) soit produite en 2021 est un véritable tour de force. Entendons-nous, la dernière production du vénéré James Wan n’est pas bonne cinématographiquement parlant. Il s’agit tout de même d’une des propositions les plus folles et les plus amusantes de l’année.

Prisonnière d’une relation malsaine et cumulant les fausses couches, Madison (Annabelle Wallis, Annabelle) se retrouve au centre de visions cauchemardesques, qui semblent connecter son univers à celui d’un étrange tueur en série. Est-ce que la mystérieuse entité pourrait provenir de son enfance, duquel la femme ne garde aucun souvenir?

Malignant affiche film

Wan emprunte des éléments du giallo, des slashers cultes des années 90, des films de superhéros qu’il affectionne particulièrement (voir Aquaman) et de ses propres succès surnaturels pour construire Malignant, drôle d’amalgame issu d’une histoire écrite en collaboration avec l’actrice et productrice Ingrid Bisu, aussi épouse du cinéaste. Si le concept semble risqué sur papier, le résultat s’avère extrêmement touffu à l’écran.

La scène d’introduction frôle le burlesque en nous suggérant une abominable créature, mais nous plonge directement dans le ton de la production, qui ne se prend aucunement au sérieux. Pour les mêmes raisons, il devient plus difficile de connecter avec le monde de Madison qu’on explore ensuite. La situation du personnage, violenté par son époux, et la présentation de son entourage nous sont amenées de façon si grossière et précipitée que certaines scènes semblent sortir tout droit d’un soap opera. On sent bien ces citations des périodes charnières du cinéma d’horreur, mais elles se greffent assez mal au contexte moderne du récit, à commencer par l’omniprésence des radios par lesquelles le meurtrier communique. En effet, plusieurs éléments ne collent pas, mais n’en demeurent pas moins affreusement divertissants. Qu’en est-il de ce stationnement au bord d’une falaise?!

Visuellement, les transitions entre le monde de Madison et celui du maniaque, largement montrées dans les bandes-annonces, sont spectaculaires et les meurtres, étonnamment sanglants, sont plutôt bien orchestrés. Cellui qui cherche toutefois à voir le nouveau Insidious ou The Conjuring en sortira bien déçu. Malignant peine à construire des ambiances angoissantes et ne donne pas dans la subtilité. Il s’agit, au final, d’une tout autre bête, qui découpera son public en deux camps. On salue l’audace du cinéaste de vouloir proposer autre chose.

Il faut en effet le voir pour le croire: le direction saugrenue qu’emprunte le film dans son dernier acte laisse bouche bée. Que des producteurs aient voulu prendre ce risque, les yeux fermés, conscients de l’absurdité, mais avec une envie folle de s’amuser, relève du génie. Un visionnement entre amis serait d’ailleurs conseillé pour maximiser le plaisir, et profiter de la longue discussion qui risque de suivre.

Dans quelques semaines, Malignant se retrouvera sur les listes des meilleurs et des pires films d’horreur de l’année, à juste titre.

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