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[Critique] The Northman: un tour du chapeau pour Eggers

De temps en temps, un long-métrage doté d’extrêmes qualités cinématographiques semble pouvoir se glisser au rang de blockbusters. On l’a récemment vu avec The Batman et voilà que The Northman (L’Homme du Nord) nous livre un film historique qui pourrait toucher le grand public.

Un prince viking entreprend de venger le meurtre de son père, commis alors qu’il n’était encore qu’un enfant.
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Avec la sortie de The Witch, son premier long-métrage, Robert Eggers nous a tous pris par surprise avec sa manière de plonger dans le folklore et de nous livrer un récit horrifiant aussi authentique qu’ensorcelant. Peut-être s’agissait-il de la chance du débutant après tout. Pourtant, avec The Lighthouse, il a très vite infirmé cette théorie en proposant une somptueuse lecture de certains mythes maritimes. Avec The Northman, il signe une troisième réussite qui, cette fois, sera peut-être plus accessible pour le grand public.

Le scénario est un peu simpliste et linéaire, et pourrait être la trame parfaite de tout bon jeu vidéo. Si le sceptre interprétatif fera sourire le cinéphile voulant analyser, l’exercice est moins nécessaire pour savourer ce film de vengeance. Vous connaissez la formule. Plus le film avance, plus les ennemis éliminés ont de l’importance pour cumuler vers une finale un brin prévisible. Le scénario évite quand même les clichés d’usage aux représentations vikings. Aucun personnage ne porte de casque à cornes. Ce sont des experts pour faire la guerre, commercer et pirater. Ils ont certains traits plus barbares, mais nous sommes très loin des archétypes souvent grossiers véhiculés par les prêtres et moines qui ont raconté leurs méfaits.

À la réalisation, Eggers fait une fois de plus montre d’une finesse inébranlable. Ses images sombres, teintées de couleurs froides, traduisent un réalisme prenant, tandis que certains plans-séquences nous placent directement au sein de la bataille. En contrepoids, les passages surréalistes donnent naissance à un ton mythologique et fantaisiste fort savoureux. Les images défilent devant nous et engendrent un réel plaisir, alors que notre engouement pour cette odyssée cathartique et violente nous hante jusqu’au générique.

Si Nicole Kidman, Anya Taylor-Joy et Björk jouent avec une grande intensité, la palme revient à Alexander Skarsgård qui mord à belles dents dans ce rôle exigeant.

En conclusion, The Northman est un excellent film qu’on voudra, certes, revoir et posséder, mais c’est surtout une nouvelle confirmation que nous sommes face à un cinéaste d’exception.

Note des lecteurs28 Notes
Points forts
L'ambiance glauque
Les scènes de combat
La distribution irréprochable
Points faibles
4.5
Note Horreur Québec
Horreur Québec
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