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[Fantasia 2019] « Dead Dicks » : la multiplication du DIY

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Pour les fans...
3.5
Note Horreur Québec

Allons tout de suite au cœur du sujet : non, Dead Dicks n’est pas un film de zombies mettant en vedette des phallus décédés. Richie (abrégé par Dick en anglais) a découvert un truc étrange dans son appartement. Au-dessus de son lit, une tache étrange à la forme d’un vagin (ou d’un anus, c’est selon) agit comme un vortex et expulse des copies de lui.

Dead Dicks n’est pas non plus la comédie trash qu’il semblait annoncer. Il s’agit plutôt d’un touchant drame familial sur les sujets de l’identité et de la maladie mentale, caché sous une pile de corps à démembrer. Force est d’admettre que la profondeur et l’inventivité du scénario impressionnent pour un premier long-métrage conçu avec les moyens du bord. Les scénaristes-réalisateurs montréalais Chris Bavota (Even the Darkness Has Arms) et Lee Paula Springer ont également su traiter ici avec légèreté et candeur d’un sujet pourtant très sombre.

Dead Dicks affiche film

Leur film repose sur les performances de Heston Horwin et Jillian Harris qui incarnent respectivement ce frère bipolaire et cette sœur dont il dépend pour être fonctionnel, mais qui aura elle aussi des démons à affronter. Les acteurs y font un travail remarquable et réussissent à toucher dans ce presque-huis clos, tourné en seulement dix jours et de façon indépendante. Dans ces conditions, les cinéastes ont également eu la brillante idée de ne pas montrer ce qu’ils n’avaient pas les moyens de montrer. Ainsi, les scènes techniquement compliquées comme celles du vortex (ou de son “mauvais fonctionnement”) sont brièvement présentées et suggérées, mais fonctionnent toutes aussi bien.

Dans son épilogue, le film devient toutefois un peu trop révélateur, malgré toute l’émotion qui s’en dégage. Certaines explications fonctionnent plus ou moins, s’étirent et auraient pu être laissées à l’interprétation pour faire place à plus de mystère. Au final, la proposition un peu trop longue, quoique trop riche pour n’en faire qu’un court, s’avère toutefois extrêmement rafraîchissante dans ce domaine de plus en plus peuplé du DIY. Le cœur et la passion qui se retrouvent devant et derrière la caméra nous permettent d’oublier le manque de budget et les petites failles techniques. Dead Dicks aurait également tout aussi pu fonctionner en tant qu’un épisode mémorable, mi-doux mi-amer, de Black Mirror.

On surveillera le duo de cinéastes locaux de près dans les années à venir!

Dead Dicks est disponible sur:

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